
Les pâtures et chemins de balade peuvent parfois dissimuler des plantes dangereuses pour les chevaux. Ces végétaux, parfois très communs, peuvent provoquer des troubles digestifs, nerveux, cardiaques voire entraîner la mort en cas d'ingestion.
Cet article complet vous aide à identifier ces plantes, comprendre leur toxicité, adopter les bons gestes de prévention, et agir efficacement en cas d'intoxication.
Pourquoi faut-il se méfier des plantes toxiques ?
Les chevaux, en tant qu' herbivores, peuvent être exposés à de nombreuses plantes toxiques présentes dans les pâturages, les haies ou les fourrages contaminés. Certaines peuvent provoquer des troubles digestifs, neurologiques, respiratoires ou encore des atteintes hépatiques et rénales.
Quelle est la première cause de mortalité chez le cheval ?
Les coliques, qu’elles soient d’origine digestive ou liées à une intoxication, représentent la première cause de mortalité équine. Les myopathies, traumatismes et empoisonnements figurent aussi parmi les causes fréquentes.
Il est donc essentiel pour chaque propriétaire de savoir identifier ces plantes pour assurer la sécurité de son cheval.
Pourquoi certaines plantes sont-elles toxiques pour les chevaux ?
Les différentes réactions dans le corps :
Certaines plantes contiennent des substances chimiques appelées "principes actifs toxiques". Ceux-ci peuvent avoir un effet nocif sur l'organisme du cheval même en très faible quantité. Les plantes toxiques contiennent des composés chimiques (alcaloïdes, glycosides, oxalates, tanins…) qui, une fois ingérés, peuvent altérer le fonctionnement de certains organes (foie, reins, cœur, système nerveux, etc.) ou provoquer des troubles digestifs, cutanés ou respiratoires.
Les chevaux ne reconnaissent pas toujours ces plantes comme dangereuses, surtout lorsque la pâture est pauvre, que le foin est contaminé ou que la plante sèche perd son odeur d'origine.
Les toxines agissent différemment selon les plantes : certaines attaquent le foie, d'autres le système nerveux ou digestif, et quelques-unes affectent directement le cœur ou les reins.
Quels sont les signes d’un empoisonnement chez le cheval ?
Symptômes d'une intoxication chez le cheval :


-Retirer le cheval de la zone.
-Contacter un vétérinaire sans attendre.
-Conserver un échantillon de la plante suspecte.
En cas de doute, il est primordial de contacter un vétérinaire en urgence.
Quelles plantes sont toxiques pour les chevaux ?
Quelles plantes sont mortelles pour les chevaux ?
Certaines plantes comme l’if, le laurier rose, la digitale ou l’érable sycomore peuvent entraîner la mort en quelques heures. Leur toxicité est très élevée, même à faibles doses. Les symptômes sont souvent rapides et sévères.
De nombreuses plantes peuvent s'avérer dangereuses, voire mortelles, pour les chevaux. En France, certaines espèces sont particulièrement prédominantes et classées selon leur niveau de toxicité. La toxicité désigne la capacité d’une substance, ici issue d’une plante, à provoquer des effets nocifs sur un organisme vivant en l’occurrence, le cheval. Cette nocivité dépend de plusieurs facteurs : le type de toxine, sa quantité ingérée, le poids de l’animal, et son état de santé général.
On classe généralement la toxicité des plantes en trois niveaux :


Toxicité forte :
Même en petite quantité, la plante peut provoquer des effets graves, voire mortels (atteinte cardiaque, paralysie, convulsions). Une intervention d’urgence est souvent nécessaire.
Exemple : érables sycomore et negundo, if à baies, laurier-rose, rhododendron, robinier faux-acacia, oenanthe safranée, adonis, grande cigüe (fraîche), sénécon du Cap, lampourde.
Toxicité moyenne :
Des symptômes assez marqués peuvent apparaître (diarrhées, fièvre, perte d’appétit), nécessitant une surveillance vétérinaire et parfois des soins.
Exemple : figuier, noyer noir, buis, cotoneaster, daphné, laurier-cerise, thuya, datura, digitale, euphorbe, fougère aigle, prêle, berce du Caucase, férule, génêt d’Espagne, porcelle enracinée, sénécon de Jacob.
Toxicité faible :
Les effets sont souvent transitoires et modérés (salivation, coliques légères), nécessitant peu ou pas d’intervention si la quantité ingérée est faible.
Exemple : chênes (glands), troène, fusain d’Europe, coquelicot, millepertuis, nielle, renoncules (frais).
Le seuil de danger varie selon les espèces végétales.
Par exemple, quelques grammes d’if ou de digitale suffisent à tuer un cheval de 500 kg, alors qu’une plus grande quantité de fougère aigle est généralement nécessaire pour entraîner un effet grave, mais à long terme.
Enfin, certaines plantes ne sont pas mortelles mais peuvent entraîner une accumulation toxique dans l’organisme en cas d’ingestion répétée, ce qui en fait un risque chronique.
Plantes toxiques les plus fréquemment rencontrées
Quelles fleurs sont toxiques pour les chevaux ?
Parmi les fleurs courantes à surveiller, on trouve le coquelicot (toxicité faible), les digitales (toxicité moyenne), le laurier-rose (toxicité forte), les renoncules (frais), les euphorbes, le rhododendron ou encore le daphné.
Ces plantes peuvent provoquer des troubles digestifs, nerveux ou cardiaques.
Quelle est cette plante jaune toxique pour les chevaux ?
Le séneçon de Jacob est une plante à fleurs jaunes très toxique. Elle contient des alcaloïdes pyrrolizidiniques responsables de graves atteintes hépatiques. Séchée dans le foin, elle conserve sa toxicité.
La plus connue est le sénécon de Jacob (Jacobaea vulgaris), reconnaissable à ses fleurs jaunes. C'est une plante à toxicité hépatique cumulative, très dangereuse même en petite quantité sèche dans le foin.
- Partie toxique : feuilles et tiges, même sèches dans le foin.
- Effets : Perte d'appétit, amaigrissement, troubles neurologiques, pouvant conduire à la mort, atteintes hépatiques graves, amaigrissement, troubles nerveux.
- Toxicité : Contient des alcaloïdes pyrrolizidiniques provoquant des lésions hépatiques irréversibles.
- Mécanisme : Ces alcaloïdes sont métabolisés par le foie en composés toxiques qui détruisent les cellules hépatiques.
Le coquelicot est-il toxique pour les chevaux ?
Oui, le coquelicot (Papaver rhoeas) est légèrement toxique (toxicité faible). Son ingestion en grande quantité peut provoquer des troubles digestifs et neurologiques (effets sédatifs ou neurotoxiques à forte dose).
- Toxicité : Contient de la rhoeadine, un alcaloïde proche de l'opium.
- Mécanisme : La rhoeadine agit sur le système nerveux central, provoquant une dépression.
- Effets : Prostration, nervosité, convulsions, difficultés respiratoires, coliques, diarrhées.
Le lilas est-il toxique pour les chevaux ?
Le lilas commun (Syringa vulgaris) n’est pas considéré comme toxique pour les chevaux. Cependant, il est préférable de surveiller toute ingestion inhabituelle car le lilas peut être légèrement irritant par l a présence de composés phénoliques, il est donc à éviter dans l’alimentation du cheval.
- Irritations buccales et digestives en cas d'ingestion
Est-ce que le laurier rose est toxique pour le cheval ?
Oui, le laurier-rose (Nerium oleander) est extrêmement toxique pour les chevaux, même en très faible quantité.
- Partie toxique : toutes les parties : feuilles, fleurs, tiges
- Toxicité : Contient des hétérosides cardiotoniques, notamment l'oléandrine.
- Mécanisme : Ces substances augmentent la contractilité cardiaque, pouvant entraîner des arythmies mortelles.
- Effets : Troubles digestifs (coliques, diarrhée), troubles cardiaques (bradycardie puis tachycardie), tremblements, convulsions, mort subite.
La digitale pourpre (Digitalis purpurea)
Cette plante est très toxique, pouvant provoquer une paralysie respiratoire chez le cheval. La digitale agit sur le cœur et peut aussi conduire à des arrêts cardiaques.
- Partie toxique : feuilles, fleurs, graines.
- Toxicité : Renferme des digitaliques, tels que la digitaline.
- Mécanisme : Ces substances inhibent la pompe sodium-potassium, augmentant le calcium intracellulaire et renforçant les contractions cardiaques.
- Effets : Troubles digestifs, ralentissement du rythme cardiaque, troubles nerveux, pouvant être mortels.
La morelle noire (Solanum nigrum)
La morelle noire, également appelée nuit noire, est hautement toxique pour les chevaux. Ses baies immatures et feuilles contiennent de la solanine, une substance provoquant salivation excessive, troubles digestifs, faiblesse musculaire et troubles neurologiques. Même en petite quantité, elle peut entraîner une intoxication sérieuse.
- Partie toxique : baies et feuilles.
- Toxicité : Contient des alcaloïdes tropaniques, notamment la solanine.
- Mécanisme : La solanine perturbe les membranes cellulaires et inhibe l'acétylcholinestérase, affectant le système nerveux.
- Effets : Troubles digestifs sévères (diarrhée, douleurs abdominales), perte d'appétit, faiblesse musculaire,salivation excessive, troubles digestifs, somnolence, atteinte du système nerveux.
Le colchique d'automne (Colchicum autumnale)
Le colchique d’automne est l’une des plantes les plus toxiques pour les chevaux. Toutes ses parties, et particulièrement ses bulbes, contiennent de la colchicine, un poison puissant. Il provoque des coliques violentes, troubles respiratoires, paralysie et peut entraîner la mort en cas d’ingestion, même modérée.
- Partie toxique : toutes les parties, surtout les bulbes.
- Toxicité : Contient de la colchicine, un alcaloïde très toxique.
- Mécanisme : La colchicine inhibe la division cellulaire, affectant principalement les cellules à renouvellement rapide.
- Effets : Coliques violentes, diarrhée hémorragique, paralysie, troubles respiratoires, souvent mortels.
Rhododendron
Le rhododendron, arbuste ornemental très répandu dans les jardins et espaces verts, cache une toxicité redoutable pour les chevaux. Derrière ses belles fleurs colorées se trouvent des substances dangereuses pouvant provoquer de graves troubles digestifs, nerveux et cardiaques chez l’animal.
- Toxicité : Contient des grayanotoxines.
- Mécanisme : Ces toxines modifient la perméabilité des canaux sodiques, perturbant la transmission nerveuse.
- Effets : Salivation excessive, troubles digestifs, faiblesse musculaire, troubles cardiaques, pouvant conduire à la mort.
La renoncule âcre (bouton d’or)
La renoncule âcre (bouton d’or) est une petite fleur jaune commune dans les prairies, notamment au printemps. Malgré son apparence inoffensive, elle libère des substances irritantes lorsqu’elle est fraîche, ce qui peut provoquer des troubles digestifs et buccaux chez le cheval.
- Partie toxique : plante entière fraîche (la toxicité disparaît au séchage, donc non toxique dans le foin).
- Toxicité : moyenne à faible.
- Mécanisme : contient de la protoanémonine, libérée lors de la mastication ; elle agit comme un irritant puissant des muqueuses.
- Effets : salivation excessive, inflammation de la bouche, refus de s’alimenter, diarrhées, coliques légères.
Quelles plantes vertes sont toxiques pour le cheval ?
L'ortie est-elle toxique pour les chevaux ?
Non, l’ortie n’est pas toxique pour les chevaux mais elle est irritante si fraîche. Une fois séchée ou fanée, elle est même consommable et possède des propriétés nutritionnelles intéressantes (riche en fer, magnésium et vitamine C).
Est-ce que la menthe est dangereuse pour les chevaux ?
Non, la menthe n'est pas dangereuse en usage ponctuel et modéré. Elle peut être utilisée comme friandise ou pour aromatiser certains compléments, mais ne doit pas être donnée en grande quantité.
Est-ce que le lierre est toxique pour les chevaux ?
Oui, le lierre (Hedera helix) est toxique pour les chevaux, en particulier les baies et les feuilles. Il peut causer des troubles digestifs, neurologiques et respiratoires.
- Toxicité : Contient des saponines hémolytiques.
- Mécanisme : Les saponines détruisent les globules rouges, entraînant une anémie.
- Effets : Troubles digestifs, salivation excessive, faiblesse, troubles respiratoires, pouvant être mortels.
La fougère d’aigle est-elle toxique pour le cheval ?
Oui, la fougère aigle (Pteridium aquilinum) est toxique pour les chevaux. Elle contient des substances toxiques comme la ptilohormone et la thiaminase, qui détruisent la vitamine B1, provoquant des troubles nerveux (perte d’équilibre, convulsions). Son ingestion prolongée provoque des troubles neurologiques, une perte d’appétit, une démarche anormale, et dans les cas graves, une paralysie.
Même séchée dans le foin, elle reste dangereuse. L’intoxication peut être mortelle sans traitement rapide, généralement une supplémentation en vitamine B1.
On la trouve en lisière de forêt ou dans les prairies mal entretenues, il vaut mieux l’éliminer régulièrement pour prévenir tout risque.
- Partie toxique : jeunes pousses, feuilles sèches.
- Toxicité : Contient de la thiaminase.
- Mécanisme : La thiaminase détruit la vitamine B1 (thiamine), essentielle au métabolisme énergétique.
- Effets : amaigrissement, affaiblissement, ataxie, hyperexcitabilité, pouvant conduire à la mort.

La grande cigüe (Cicuta virosa)
La grande cigüe est une plante hautement toxique. Toutes ses parties contiennent des alcaloïdes cicutoxines, affectant gravement le système nerveux. L’ingestion peut entraîner des tremblements, convulsions, paralysie et mort rapide. C’est l’une des plantes les plus dangereuses pour le cheval.
- Partie toxique : toute la plante, surtout la racine.
- Toxicité : Contient des alcaloïdes pipéridiniques, notamment la coniine.
- Mécanisme : La coniine bloque la transmission neuromusculaire, entraînant une paralysie ascendante.
- Effets : Salivation, dilatation des pupilles, faiblesse musculaire, convulsions, paralysie respiratoire, mort.
L'if (Taxus baccata)
L’if est extrêmement toxique, notamment ses aiguilles et baies rouges (en particulier le noyau). Il contient des toxines, provoquant une atteinte cardiaque sévère : battements irréguliers, effondrement soudain et décès en quelques minutes. Même de très faibles quantités sont potentiellement mortelles.
- Partie toxique : toutes les parties sauf l'arille rouge du fruit. La toxicité est maximale avec les aiguilles, mais les graines et l’écorce sont également dangereuses.
- Toxicité : Très forte – quelques grammes peuvent suffire à tuer un cheval.
- Composés toxiques : Alcaloïdes diterpéniques appelés taxines (taxine A et B).
- Mécanisme : Les taxines bloquent les canaux calciques et sodiques des cellules cardiaques, provoquant une perturbation sévère du rythme cardiaque (fibrillation, arrêt cardiaque).
- Effets observés : Tremblements, faiblesse soudaine, troubles cardiaques, bradycardie, respiration irrégulière, mort brutale souvent sans signes préalables.
L'arum tacheté (Arum maculatum)
L’arum tacheté contient des oxalates de calcium et d'autres irritants puissants. Toutes les parties sont toxiques et causent une irritation buccale, une salivation excessive, des douleurs digestives et parfois des difficultés respiratoires. Son goût piquant limite souvent l’ingestion, mais le risque reste élevé.
- Partie toxique : feuilles, baies.
- Toxicité : Moyenne à forte selon la quantité ingérée.
- Composés toxiques : Oxalates de calcium (cristaux insolubles), saponines, et autres irritants.
- Mécanisme : Les oxalates forment des cristaux en forme de petites aiguilles qui irritent mécaniquement les muqueuses buccales, digestives, et parfois respiratoires. Les saponines altèrent les membranes cellulaires, provoquant une inflammation accrue.
- Effets observés : Hypersalivation, inflammation et irritation de la bouche et de la gorge, douleurs digestives, diarrhée, difficultés respiratoires si ingestion massive, coliques.
Le robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia)
Le robinier faux-acacia, notamment son écorce, ses jeunes pousses et ses graines, contient des toxines comme la robinine. Leur ingestion peut provoquer des coliques, diarrhées, abattement, et dans les cas graves, des troubles cardiaques. Il est important de retirer cette plante des pâtures.
- Partie toxique : écorce, jeunes pousses, graines. Les écorces et les jeunes pousses sont les plus dangereuses.
- Toxicité : Moyenne – dépend des parties ingérées.
- Composés toxiques : Lectines toxiques (robinine, phasine) et alcaloïdes.
- Mécanisme : Les lectines bloquent la synthèse protéique dans les cellules, ce qui entraîne leur mort. L’irritation digestive est également marquée par des composés secondaires irritants.
-Effets observés : Coliques, diarrhées sévères, tremblements, faiblesse, déshydratation.
L’érable sycomore (Acer pseudoplatanus)
L’érable sycomore est un arbre courant en bordure de pâtures. Ses graines et jeunes plantules sont particulièrement dangereuses et responsables d’une maladie grave et souvent mortelle chez les chevaux : la myopathie atypique.
- Partie toxique : graines (samares), jeunes pousses et feuilles fanées.
- Toxicité : très élevée.
- Mécanisme : contient de l’HGA (hypoglycine A), un acide aminé toxique perturbant le métabolisme énergétique musculaire.
- Effets : faiblesse, raideur musculaire, tremblements, urine foncée (myoglobinurie), décubitus, mort subite (taux de mortalité élevé).
Le chêne (Quercus)
Le chêne, bien que souvent présent dans les pâturages, peut être toxique pour les chevaux, notamment au printemps (jeunes feuilles) et en automne (glands). Son ingestion peut provoquer de graves troubles digestifs et rénaux.
- Partie toxique : jeunes feuilles, glands verts ou mûrs.
- Toxicité : moyenne à forte selon la quantité ingérée.
- Mécanisme : contient des tanins hydrolysables qui deviennent toxiques après digestion et provoquent des lésions des muqueuses et des reins.
- Effets : coliques, anorexie, diarrhée noire, insuffisance rénale aiguë, œdèmes, baisse de l’état général.
Quels fruits, légumes ou aliments sont à éviter ?
Fruits et légumes toxiques :
La pomme de terre crue
La pomme de terre crue contient de la solanine, une substance toxique pouvant provoquer des troubles digestifs, nerveux et cardiaques. Elle ne doit jamais être donnée aux chevaux, même en petites quantités.
La tomate verte ou ses tiges
Les tomates vertes et les tiges de tomate contiennent également de la solanine, comme la pomme de terre. Elles peuvent entraîner des troubles digestifs, de l’apathie ou de la faiblesse musculaire chez le cheval.
- Solanine (pomme de terre crue, tomate verte, tiges)
- Nature : Glycoalcaloïde naturellement présent dans les plantes de la famille des Solanacées.
- Mécanisme d’action : La solanine agit comme un inhibiteur de l’acétylcholinestérase, une enzyme nécessaire à la transmission des signaux nerveux. Cela provoque un excès d’acétylcholine dans les synapses, ce qui perturbe la conduction nerveuse.
- Conséquences physiologiques chez le cheval : Troubles gastro-intestinaux (coliques, diarrhée), salivation excessive, ralentissement du rythme cardiaque, troubles de la coordination, et dans les cas graves : paralysie et arrêt cardiorespiratoire.
- Toxicité : Toxique dès 2 à 5 mg/kg de poids corporel, dose létale vers 3-6 mg/kg. La concentration est plus élevée dans les pommes de terre vertes ou germées, et dans les tiges de tomates.
L’avocat
- Persine (avocat)
- Nature : Dérivé lipidique (acide gras) présent dans les feuilles, noyaux, et chair de l’avocat.
- Mécanisme d’action : La persine agit comme un cardiotoxique. Elle altère les membranes des cellules myocardiques, entraînant un œdème interstitiel, une inflammation et une nécrose du muscle cardiaque.
- Conséquences chez le cheval : Essoufflement, œdème pulmonaire, troubles du rythme cardiaque, insuffisance cardiaque aiguë, parfois mort subite.
- Toxicité : Tous les chevaux ne réagissent pas de la même façon, mais quelques grammes de feuille ou de fruit peuvent suffire à intoxiquer un cheval sensible.
Les noyaux de cerises ou de prunes
Les noyaux de cerises, de prunes ou d’abricots renferment du cyanure, une toxine potentiellement mortelle pour le cheval si les noyaux sont mâchés. Les fruits à noyaux doivent donc être donnés sans noyau, ou évités.
- Cyanure

Nature :
Le cyanure est présent sous forme de glycosides cyanogénétiques (comme l’amygdaline) dans les noyaux de certains fruits à noyaux (cerises, prunes, pêches) ainsi que dans les pépins de pomme ou d’abricot. Ces substances ne sont pas toxiques à l’état intact, mais peuvent libérer du cyanure d’hydrogène (HCN) si elles sont mâchées ou broyées.
Mécanisme d’action :
Lorsqu’un noyau ou un pépin est broyé ou mastiqué, une petite quantité de cyanure peut être libérée. Le cyanure agit en bloquant le cytochrome C oxydase, une enzyme clé de la respiration cellulaire. Cela empêche les cellules d’utiliser correctement l’oxygène, provoquant une asphyxie cellulaire en cas de dose élevée.
Conséquences chez le cheval :
Dans des cas rares d’ingestion massive et répétée de noyaux brisés, des signes tels que respiration rapide, faiblesse, convulsions ou détresse peuvent apparaître. Toutefois, les cas d’intoxication au cyanure chez le cheval restent extrêmement rares.
Toxicité :
La toxicité dépend de la quantité ingérée et de l’état des noyaux (intacts = sans danger, mâchés = potentiellement problématiques en très grande quantité).
Important à savoir
-Le danger vient surtout de la mastication des noyaux/pépins : les glycosides cyanogéniques ne libèrent le cyanure qu’une fois broyés ou digérés.
Les noyaux entiers et non mastiqués sont moins dangereux, car ils passent généralement intacts dans le tube digestif.
En pratique, un cheval qui mange quelques pommes ou cerises tombées d’un arbre ne court aucun risque. Les noyaux sont en général avalés entiers, ce qui ne libère pas de cyanure.
Pour éviter toute ingestion excessive, il est simplement recommandé de limiter l’accès à des quantités importantes de fruits tombés au sol, en particulier si le cheval a tendance à les mâcher.
Les légumes fermentescibles à éviter chez le cheval
Certains légumes, bien que naturels et riches en nutriments pour l’humain, ne sont pas adaptés au système digestif du cheval. C’est notamment le cas des choux, brocolis et navets, qui peuvent entraîner des troubles digestifs parfois sévères lorsqu’ils sont consommés crus ou en trop grande quantité.
Le chou (Brassica oleracea)
Le chou, très nutritif pour l’humain, est déconseillé chez le cheval. Il contient des composés soufrés et des fibres très fermentescibles qui ne conviennent pas au système digestif équin.
- Partie toxique : feuilles, tiges, et cœur.
- Toxicité : modérée à forte en cas de consommation répétée ou en grande quantité.
- Mécanisme : les fibres du chou fermentent rapidement dans le côlon, libérant des gaz et provoquant une fermentation excessive. Cela perturbe la flore intestinale et peut entraîner une accumulation de gaz douloureuse.
- Effets sur le cheval : ballonnements, coliques, flatulences, ralentissement du transit, dysbiose intestinale.
Le brocoli (Brassica oleracea var. italica)
Le brocoli est parfois proposé comme friandise par certains propriétaires, mais il peut provoquer des troubles similaires à ceux du chou.
- Partie toxique : inflorescence, tige et feuilles.
- Toxicité : modérée.
- Mécanisme : riche en glucosinolates et fibres dures, il est peu digeste pour les chevaux. Ces composés provoquent des fermentations coliques et déséquilibrent le microbiote.
- Effets sur le cheval : diarrhées, inconfort digestif, perte d’appétit, maux de ventre.
Le navet (Brassica rapa)
Le navet, cru en particulier, peut perturber la digestion du cheval s’il est distribué en excès.
- Partie toxique : racine (chair crue) et feuilles.
- Toxicité : faible à modérée selon les quantités.
- Mécanisme : contient des glucosinolates et des sucres rapidement fermentés, favorisant des fermentations intestinales excessives.
- Effets sur le cheval : ballonnements, flatulences, diarrhées, inconfort digestif. En cas de consommation massive : risque de coliques.

Quels autres aliments sont toxiques pour le cheval ?
Pourquoi il ne faut pas donner de pain au cheval ?
Le pain sec, moisi ou en grande quantité peut provoquer des fermentations, des coliques, voire un déséquilibre digestif sévère car l’amidon est mal digéré par les chevaux.
Problèmes liés :
Fermentation rapide dans l’estomac → production de gaz → risque de coliques gazeuses.
En grande quantité : déséquilibre du microbiote dans le côlon → surproduction d’acide lactique → acidose, diarrhée, colique.
Si moisi : risque de mycotoxines (ex : aflatoxines), neurotoxiques ou hépatotoxiques.
Pain sec → peut se dilater avec la salive → bouchon œsophagien possible → obstruction douloureuse
Le pain sec ou mal mâché peut se dilater avec la salive et rester coincé dans l'œsophage du cheval, provoquant une obstruction douloureuse. Le cheval peut alors baver, tousser, montrer une gêne importante, contracter les muscles du cou ou produire du jet nasal contenant de la salive et des résidus alimentaires.
Mécanisme :
Le pain est riche en amidons transformés, ce qui favorise la fermentation microbienne anormale dans le gros intestin (partie sensible du tube digestif du cheval, peu fait pour digérer l’amidon). Cela perturbe l’équilibre acido-basique et la flore intestinale.
Effets
Ballonnement, coliques, engorgement digestif (bouchons), parfois fourbure en réaction secondaire.
Pourquoi ne faut-il pas donner du chocolat à un cheval ?
Le chocolat, comme pour les chiens ou les chats, est toxique pour les chevaux en raison de la présence de substances stimulantes, notamment la théobromine et, dans une moindre mesure, la caféine. Ces alcaloïdes sont mal métabolisés par le système digestif équin et peuvent avoir des effets cardiovasculaires, nerveux et digestifs importants.
Problèmes liés :
- Effet stimulant du système nerveux → agitation, tremblements, hyperréactivité.
- Accélération du rythme cardiaque → tachycardie, troubles du rythme.
- Troubles digestifs → coliques, diarrhée, inconfort abdominal.
- Risque de dopage : la théobromine est interdite en compétition (positif au contrôle antidopage même à faibles doses).
Mécanisme :
La théobromine agit comme un stimulant du système nerveux central, augmente la libération d'adrénaline et provoque une vasodilatation. Chez le cheval, ces effets sont amplifiés car son organisme élimine très lentement cette molécule. Le chocolat noir, plus concentré en théobromine que le chocolat au lait, est particulièrement dangereux même à petite dose.
Effets :
Agitation, transpiration excessive, troubles digestifs, hyperventilation, troubles cardiaques (pouvant aller jusqu'à l’arythmie sévère ou au collapsus dans les cas extrêmes). Une intoxication modérée peut aussi altérer les performances sportives ou générer un stress inutile pour l’animal.
À noter :
Le chocolat ne doit jamais être donné comme friandise, même en petite quantité, et doit être strictement éloigné des boxes, selleries ou aires d’alimentation pour éviter tout risque d'ingestion accidentelle.
Quels fruits et légumes peut-on donner à un cheval ?
Pourquoi les chevaux ne peuvent-ils manger que de petites quantités de fruits et légumes ?
Le cheval est un herbivore monogastrique, c’est-à-dire qu’il possède un système digestif fragile, conçu principalement pour digérer des fibres (foin, herbe) en continu. Son intestin grêle et son côlon sont très sensibles aux aliments riches en sucres simples, en amidon ou en substances inhabituelles. C’est pourquoi les fruits et légumes, bien que naturels, doivent être donnés avec modération. Par exemple : Les carottes, pommes ou bananes sont riches en fructose et amidon.
Quelles peuvent être les conséquences d’une ingestion excessive de ces aliments pour le cheval ?
- Fermentations anormales dans le côlon, entraînant coliques, ballonnements ou diarrhées.
- Déséquilibres de la flore intestinale (dysbiose), surtout si le cheval reçoit une ration riche ou souffre déjà de troubles digestifs.
- Augmentation du risque de fourbure chez les chevaux prédisposés (notamment s'ils sont atteints de Cushing ou d'obésité).
- Pépins et noyaux peuvent contenir des substances toxiques comme le cyanure, ou provoquer des obstructions digestives s’ils sQuelles peuvent être les conséquences d’une ingestion excessive de ces aliments pour le cheval ?ont avalés.
De plus, les pépins (pommes), noyaux (fruits à noyaux), et peaux dures ou fibres grossières (bananes non mûres) peuvent être obstructifs ou toxiques.
Recommandations pratiques pour offrir fruits et légumes à son cheval
- Couper les fruits en petits morceaux faciles à mâcher.
- Éviter les fruits fermentés, abîmés, verts, ou pas mûrs (tomates, bananes, etc.).
- Ne pas dépasser 2 à 3 fruits par jour pour un cheval adulte de 500 kg en bonne santé.
- Ne jamais distribuer de légumes crus riches en amidon (pommes de terre, patates douces, etc.).
Quels fruits et légumes sont autorisés en petites quantités pour les chevaux ?
Les chevaux peuvent consommer certains fruits et légumes, à condition que cela reste ponctuel et en petites quantités, comme récompense ou complément occasionnel.
Parmi les plus courants et bien tolérés :
- Carottes
- Pommes
- Bananes (bien mûres )
- Poires
- Pastèque (sans écorce)
Prévention et bonnes pratiques : Comment protéger son cheval ?
Désherbage et gestion des pâtures : Retirer les plantes toxiques des pâtures.
Une gestion rigoureuse des pâtures est l’un des moyens les plus efficaces de prévenir l’ingestion de plantes toxiques. De nombreuses espèces dangereuses prolifèrent en terrain pauvre, mal drainé ou trop exploité.
Le désherbage raisonné, le pâturage tournant et l’entretien des sols sont des gestes essentiels pour limiter leur présence.
Pourquoi intervenir ?
Les plantes toxiques s’installent facilement sur des parcelles surpâturées, pauvres en herbe ou mal entretenues. Si les chevaux ont peu de choix alimentaires, ils risquent de consommer ce qui est disponible, y compris des végétaux dangereux.
Bonnes pratiques
- Pâturage tournant : alterner les parcelles pour éviter la surexploitation des sols, ce qui limite la prolifération des adventices toxiques.
- Faucher régulièrement : un fauchage 1 à 2 fois par an permet de maîtriser la repousse des plantes indésirables.
- Désherbage manuel : en cas de faible infestation, retirer les plantes toxiques à la main (avec gants et précautions, notamment pour la digitale ou l’arum).
- Désherbage mécanique ou thermique : utile sur les bords de clôture, autour des abris ou en lisière de haie.
- Éviter les herbicides chimiques en présence de chevaux ou sans période de carence sécurisée. Certaines substances peuvent être absorbées par les plantes ou contaminer le sol.
- Sursemis de prairie : enrichir les sols avec des graines de graminées ou légumineuses adaptées aux chevaux permet de concurrencer naturellement les plantes indésirables.
La prévention passe par une observation régulière, un entretien rigoureux et une adaptation du pâturage. Un sol vivant et bien couvert réduit les risques de prolifération des espèces toxiques. Un cheval bien nourri, sur une prairie saine, est moins tenté de consommer des végétaux dangereux.
Surveiller la qualité du foin et des litières
Le foin peut contenir des plantes toxiques séchées, difficilement identifiables une fois récoltées. Certaines toxines restent actives même après séchage, comme celles du séneçon jacobée ou du colchique
Conseils de prévention :
- Acheter du foin auprès de producteurs de confiance.
- Privilégier les foins fauchés sur des prairies bien entretenues.
- Inspecter régulièrement les ballots avant distribution.
- Éviter les foins de mauvaise qualité.
Apprendre à identifier les plantes toxiques : inspecter les haies, bordures de champs, paddocks.
Savoir reconnaître visuellement les espèces dangereuses est essentiel. Certaines ressemblent à des plantes inoffensives ou comestibles.
Conseils de prévention :
- Se former à l’identification botanique des plantes toxiques (ex. : séneçon, digitale, morelle noire...).
- Installer un poster éducatif dans l’écurie ou la sellerie.
- Poster intoxication végétales, comment réagir , RESPE
- Plantes toxiques pour les équidés : Quelles zones à risque ? RESPE
Le RESPE propose un poster qui répertorie les principales espèces toxiques par zone à risque dans l'environnement des chevaux et propose aussi un tableau téléchargeable sur leur site.
- Utiliser des applications ou guides de terrain.
Le RESPE propose une application qui aide les utilisateurs à identifier les plantes potentiellement toxiques et répertorie les principales espèces toxiques.
“APPLIWEB TOXIPL@NT
L’appliweb ToxiPl@nt permet aux détenteurs d’identifier des végétaux représentant un risque d’intoxication pour leur(s) équidé(s) et de prendre ainsi des mesures de prévention pour limiter les risques d’intoxication.
Ces végétaux peuvent être présents naturellement dans l’environnement de vos chevaux, rencontrés lors d’une sortie, ou plantés à des fins ornementales. Il est donc important de réussir à les identifier afin de limiter les risques d’intoxication pour vos équidés.
En combinant les connaissances du RESPE aux informations de la base de données Pl@ntNet, l’application identifie, grâce à la reconnaissance d’image(s), une plante à partir de votre/vos photo(s), et vous fournit le niveau de toxicité de celle-ci.”
- Éviter les abreuvoirs naturels proches de haies non surveillées.
Enrichir l’environnement pour limiter le grignotage
L’ennui ou le manque de fourrage peuvent pousser certains chevaux à "tester" des végétaux non comestibles.
Conseils et prévention :
- Fournir du foin en libre accès.
- Introduire des jeux ou des brosses à gratter dans les paddocks.
-Alterner les parcelles pour éviter le surpâturage.
Les plantes toxiques représentent un réel danger pour les chevaux. Les repérer, les éviter et sensibiliser les cavaliers, soigneurs et propriétaires est essentiel. Une bonne connaissance des plantes locales et un suivi vétérinaire permettent de limiter considérablement les risques.
Références
RESPE. (26 mars 2025). Le RESPE lance la surveillance des intoxications végétales ! Réseau d'observation des intoxications végétales.
RESPE – Réseau d’Épidémio-Surveillance en Pathologie Équine. (s.d.). Plantes toxiques. RESPE. (s.d.). Plantes toxiques pour les équidés : Quelles zones à risque ? [Poster].
Equipédia – IFCE. (s.d.). Intoxications végétales chez les équidés. Institut Français du Cheval et de l'Équitation.
Genoux, N. & Gault, G. (2024, 14 août). La fougère aigle : plante toxique. Equipédia – IFCE.
Yiannikouris, A., & Jouany, J. (2002). Les mycotoxines dans les aliments des ruminants, leur devenir et leurs effets chez l’animal. INRAE Productions Animales, 15(1), 3–16.
Anses. (s.d.). Plantes toxiques pour les animaux. Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.
Finno, C. J., Valberg, S. J., Wünschmann, A., & Murphy, M. J. (2006). Seasonal pasture myopathy in horses in the midwestern United States: 14 cases (1998-2005). J Am Vet Med Assoc, 229(7), 1134-1141.
- Centre antipoison animal de l'Ouest (CAPAE-Ouest). (s.d.). Plantes toxiques.