La lutte contre les parasites digestifs chez les chevaux est un enjeu pour leur santé et leur bien-être. Les parasites peuvent affecter les performances physiques et provoquer de graves complications s'ils ne sont pas maîtrisés. Une gestion raisonnée de la vermifugation permet de réduire les risques d'infestation tout en limitant l'apparition de résistances parasitaires.

Pourquoi vermifuger : risques et conséquences des infestations chez le cheval

Les chevaux, qu'ils vivent au pré ou en box, sont constamment exposés aux parasites digestifs. Ces parasites, tels que les strongles, les ascaris ou encore les ténias, peuvent causer de nombreux problèmes de santé. Une vermifugation inadaptée ou insuffisante peut mener à des infestations massives, entraînant des conséquences graves.

> Complications des infestations massives du cheval

Lorsqu'un cheval est infesté massivement par des parasites, les symptômes peuvent être variés et parfois sévères.

Vermifuges

Coliques du cheval

Les coliques représentent l'une des conséquences les plus graves des infestations parasitaires. Les strongles, notamment, peuvent migrer dans les artères qui irriguent les intestins, provoquant des lésions qui altèrent la circulation sanguine. Cela peut mener à des coliques sévères, voire à des torsions intestinales nécessitant une intervention chirurgicale d'urgence.

Pour plus de détails sur cette pathologie, découvrez notre article de blog dédié à ce sujet ici.

Vermifuges

Troubles digestifs graves

En se fixant sur les parois de l'intestin, les parasites endommagent la muqueuse digestive, provoquant des diarrhées chroniques, une perte de poids et une mauvaise assimilation des nutriments. Ces troubles digestifs peuvent rendre un cheval plus vulnérable à d'autres pathologies, notamment en affaiblissant son système immunitaire.

Vermifuges

Anémie

Certains parasites, comme les grands strongles, se nourrissent directement du sang du cheval en se fixant à la paroi intestinale. Une infestation massive peut entraîner une perte significative de globules rouges, provoquant une anémie. Cette condition affaiblit considérablement l'animal, rendant sa récupération plus longue et affectant ses performances.

Vermifuges

Conséquences sur le système respiratoire du cheval en cas d'infestation sévère.

Certaines formes de parasites, tels que les ascaris, passent par les poumons au cours de leur cycle de vie. Une infestation importante peut entraîner des symptômes respiratoires, notamment une toux persistante, des écoulements nasaux et, dans les cas graves, une pneumonie. Ces complications respiratoires sont souvent sous-estimées, mais elles peuvent affecter de manière significative la capacité du cheval à exercer une activité physique.

Stratégies pour minimiser les résistances parasitaires.

Le développement des résistances parasitaires aux anthelminthiques constitue un enjeu majeur en santé équine. En effet, l'utilisation prolongée et non raisonnée des vermifuges a favorisé la sélection de populations de parasites résistants, compromettant ainsi l'efficacité des traitements. La gestion des parasites digestifs chez le cheval doit donc s’inscrire dans une approche scientifique rigoureuse, reposant sur des données précises et des stratégies adaptées à chaque cas.

- Adopter une vermifugation raisonnée

Une approche raisonnée repose sur la prise de décision basée sur des preuves, afin d’éviter les vermifugations systématiques et de réduire ainsi la pression de sélection sur les populations de parasites.

La fréquence optimale des coproscopies dépend du biotope dans lequel vit le cheval (prairie, box), des conditions climatiques, et de l’âge de l’animal. À savoir, les strongles, parasites majoritaires chez l’adulte, libèrent leurs œufs de façon cyclique, ce qui justifie la réalisation de plusieurs coproscopies dans l’année. Cette méthode permet aussi de suivre l’évolution des charges parasitaires post-traitement, évaluant ainsi l'efficacité des anthelminthiques utilisés.

- Réaliser des coproscopies régulières :

Les coproscopies, ou analyses des fèces pour quantifier le nombre d'œufs de parasites (EPG – œufs par gramme), sont une méthode centrale dans une gestion raisonnée. Cette approche permet d’adapter les traitements en fonction de la charge parasitaire réelle de chaque cheval, au lieu de suivre un schéma standardisé, souvent inadapté.

La prise de décision sur la base d’un seuil de 200 OPG est issue de recherches qui montrent que seule une fraction des chevaux dans un troupeau est "fort excréteur", c’est-à-dire qu’ils hébergent une quantité importante de parasites adultes et contribuent largement à la contamination environnementale. Vermifuger uniquement les chevaux présentant une charge parasitaire au-delà de ce seuil réduit l’utilisation inutile d’anthelminthiques chez les chevaux faiblement excréteurs, qui sont peu à risque et qui participent moins à la transmission parasitaire.

- Varier les molécules utilisées

Une stratégie incontournable pour minimiser les résistances est la rotation raisonnée des familles d’anthelminthiques. Les parasites peuvent développer des résistances lorsqu’une même molécule est utilisée de manière répétée. Afin d’éviter cette adaptation, il est recommandé d’alterner entre les différentes classes pharmacologiques disponibles, tout en prenant en compte les résistances déjà présentes dans la population parasitaire.

- Alterner les familles de vermifuges

Les trois principales classes d’anthelminthiques disponibles sont les lactones macrocycliques (ivermectine, moxidectine), les benzimidazoles (fenbendazole, oxibendazole) et les tétrahydropyrimidines (pyrantel). L'alternance de ces molécules repose sur le principe de limiter la pression sélective exercée par une classe spécifique sur les populations de parasites. Découvrez plus d’informations ici.

À savoir, la stratégie d’alternance est basée sur des études démontrant que les mécanismes de résistance développés par les parasites sont souvent spécifiques à une famille de molécules. Par exemple, les strongles ont montré des résistances marquées aux benzimidazoles dans plusieurs régions du monde, alors que les lactones macrocycliques restent relativement efficaces contre la majorité des populations parasitaires. De plus, l’utilisation exclusive d’une molécule telle que l'ivermectine peut favoriser l'émergence de résistances croisées au sein des lactones macrocycliques. Une alternance bien planifiée permet donc de préserver l'efficacité de chaque classe d’anthelminthiques.

Il est également recommandé d'utiliser des traitements combinés (par exemple, association d'un benzimidazole avec une lactone macrocyclique) dans certains cas d’infestations massives ou multi-parasitaires. Les traitements combinés, bien qu’à utiliser avec précaution, offrent un double mécanisme d’action qui peut permettre de traiter des souches résistantes à une seule molécule.

Les vermifuges : types et fonctionnements

Les parasites internes représentent un défi majeur pour la santé des chevaux, pouvant entraîner des conséquences sérieuses si non traités efficacement. La vermifugation est une pratique courante dans la gestion des parasites, mais son utilisation nécessite une approche raisonnée.

> Les différentes familles de vermifuges

Les vermifuges se répartissent en plusieurs grandes familles, chacune ayant un spectre d’action spécifique contre les différents types de parasites. L’usage approprié de ces molécules est essentiel pour une efficacité optimale et la prévention de résistances.

- Les Lactones Macrocycliques : ivermectine, moxidectine.

Les lactones macrocycliques, comprenant l'ivermectine et la moxidectine, sont parmi les vermifuges les plus largement utilisés chez les chevaux.

Parasites digestifs
Ivermectine

Agit principalement en bloquant la transmission des signaux nerveux chez les parasites, ce qui provoque leur paralysie et leur mort. Elle est efficace contre les nématodes gastro-intestinaux et les parasites externes (gale, etc.).

Parasites digestifs
Moxidectine

Mécanisme similaire à l'ivermectine mais avec une plus longue persistance dans l’organisme, permettant de réduire la fréquence des traitements. C'est également l'une des rares molécules efficaces contre les larves enkystées de petits strongles.

- Les Benzimidazoles : fenbendazole, mébendazole.

Les benzimidazoles agissent en bloquant la capacité des parasites à absorber le glucose, entraînant ainsi leur mort par épuisement énergétique.

Parasites digestifs
Fenbendazole

Très utilisé contre les nématodes gastro-intestinaux (strongles) et particulièrement efficace contre les larves enkystées lors de traitements à dose élevée.

Parasites digestifs
Mébendazole

Proche du fenbendazole en termes de mécanisme d’action, il est également utilisé pour éliminer les nématodes, mais tend à être moins fréquemment recommandé en raison de résistances observées.

- Le Pyrantel.

Le pyrantel agit comme un paralysant musculaire chez les parasites en activant les récepteurs cholinergiques, entraînant leur expulsion par les selles. Il est particulièrement efficace contre les ascaris (Parascaris equorum) et les grands strongles (Strongylus vulgaris), ainsi que contre les oxyures (Oxyuris equi).

- Le Praziquantel pour les ténias.

Le praziquantel est spécifiquement utilisé pour traiter les infestations par les ténias (Anoplocephala perfoliata). Son mécanisme d’action repose sur une augmentation de la perméabilité membranaire des parasites, provoquant leur mort rapide. Souvent administré en association avec d'autres vermifuges pour une couverture plus large, son efficacité contre les ténias en fait un élément indispensable de certains protocoles.

> Spectres d'action des vermifuges

La prolifération des insectes pendant l'été est favorisée par plusieurs facteurs environnementaux et de gestion.

cheval coup de chaud

Efficacité des molécules contre les différents types de parasites

Chaque classe de vermifuge possède un spectre d'action particulier :

- Ivermectine et moxidectine : Efficaces contre une large gamme de parasites internes (strongles, ascaris, oxyures) et externes (gale, poux).

- Fenbendazole et mébendazole : Actifs contre les nématodes gastro-intestinaux, notamment les larves enkystées (en cas d'utilisation à forte dose).

- Pyrantel : Principalement efficace contre les ascaris, les grands et petits strongles, ainsi que les oxyures.

- Praziquantel : Spécifique aux ténias, souvent combiné à d’autres vermifuges pour élargir le spectre.

été cheval

Limitations et résistances observées

L’une des principales limitations des vermifuges modernes est l’apparition croissante de résistances parasitaires, principalement liées à l’usage intensif et parfois inapproprié des traitements. Les résistances les plus fréquemment observées concernent les petits strongles (Cyathostomins), notamment vis-à-vis des benzimidazoles et du pyrantel, et les ascaris, avec des résistances croissantes à l’ivermectine. Ces résistances soulignent l’importance d’adopter des pratiques de vermifugation raisonnées, basées sur des analyses coproscopiques et des traitements ciblés.

> Quand et comment vermifuger ?

- Protocole saisonnier conseillé : printemps, été, automne.

Le protocole de vermifugation doit être adapté à la saison, car la pression parasitaire varie au cours de l’année :

Parasites internes
Printemps

Vermifuger après la montée de la température pour éliminer les parasites qui ont survécu à l’hiver (notamment les larves enkystées).

Parasites internes
Été

Une seconde vermifugation peut être nécessaire selon les résultats de la coproscopie, en particulier dans les régions à forte infestation.

Parasites internes
Automne

Traitement contre les ténias et une évaluation des petits strongles est recommandée avant l’hiver.

- Vermifugation raisonnée : importance de la coproscopie avant traitement.

La coproscopie (analyse des œufs de parasites dans les selles) est une méthode clé dans l’établissement d’une stratégie de vermifugation raisonnée.

Elle permet de :

  • Déterminer la charge parasitaire réelle du cheval.

  • Adapter les traitements en fonction des résultats, réduisant ainsi l'usage inutile des vermifuges.

  • Surveiller l'efficacité des vermifuges et détecter les éventuelles résistances.

    - Adaptation du protocole selon l’âge et les conditions de vie du cheval (pré, box, etc.)

    Le protocole de vermifugation doit être ajusté en fonction de l’âge du cheval, de son mode de vie et de son environnement :

    Parasites internes
    Jeunes chevaux (moins de 3 ans)

    Plus sensibles aux parasites, notamment aux ascaris, et doivent être vermifugés plus fréquemment.

    Parasites internes
    Chevaux âgés

    Leur système immunitaire étant moins performant, une surveillance accrue est nécessaire.

    Parasites internes
    Chevaux au pré

    Plus exposés aux infestations parasitaires, en particulier si les pâturages sont partagés avec d'autres équidés ou si les rotations de pâturages ne sont pas strictes.

    Parasites internes
    Chevaux en box

    La pression parasitaire est souvent moindre, mais les chevaux peuvent être à risque si des vermifugations régulières ne sont pas réalisées.

    La vermifugation raisonnée, appuyée par des analyses coproscopiques, permet de limiter l’apparition de résistances et de maintenir une bonne santé intestinale chez les équidés.

    Vermifugation raisonnée : stratégies pour prévenir les résistances

    La vermifugation est une pratique courante dans la gestion de la santé des chevaux, mais l'utilisation excessive et systématique des vermifuges a entraîné l'émergence de résistances parasitaires. Face à ce constat, il est primordial d’adopter une approche plus raisonnée et ciblée afin de préserver l’efficacité des traitements.

    > Parasites résistants : un problème croissant

    L'émergence des parasites résistants aux vermifuges est un problème de plus en plus préoccupant pour les propriétaires de chevaux et les vétérinaires. La résistance aux vermifuges se traduit par une diminution de l'efficacité des traitements, rendant plus difficile le contrôle des infestations parasitaires. Comprendre les mécanismes de cette résistance est essentiel pour mieux adapter les stratégies de gestion parasitaire.

    - Explication de la résistance aux vermifuges.

    Les parasites peuvent développer une résistance aux vermifuges à travers des mutations génétiques qui les rendent insensibles aux molécules utilisées pour les éliminer. Ces mutations permettent à certains individus de survivre à un traitement qui aurait normalement été efficace.

    Au fil des générations, les parasites résistants deviennent plus nombreux. En effet, les individus qui survivent à un traitement transmettent leurs gènes résistants à leur descendance. Cela augmente progressivement la proportion de parasites résistants dans la population parasitaire, rendant les vermifuges de moins en moins efficaces.

      - Mécanismes de la résistance parasitaire

      La résistance parasitaire repose sur des processus génétiques complexes, mais son développement peut être simplifié de la manière suivante :

      diarrhée cheval
      Mutations génétiques

      Certains parasites présentent des mutations dans leur génome qui leur permettent de survivre à des vermifuges spécifiques. Ces mutations peuvent affecter des cibles moléculaires que les vermifuges cherchent à attaquer, ou les mécanismes par lesquels les parasites éliminent ou neutralisent ces produits.

      diarrhée cheval
      Transmission des gènes résistants

      Les parasites résistants transmettent leurs gènes à leur progéniture, augmentant la fréquence de ces mutations dans la population parasitaire au fil du temps. Chaque génération subséquente contient un pourcentage plus élevé de parasites capables de survivre à un traitement vermifuge.

      - Facteurs favorisant l'apparition des résistances

      Le développement de résistances parasitaires est influencé par plusieurs facteurs. En adoptant des pratiques de gestion inappropriées, les propriétaires de chevaux peuvent involontairement favoriser cette résistance.

      diarrhée cheval
      Surutilisation des vermifuges

      L'un des principaux facteurs de l'émergence des résistances est la surutilisation des vermifuges. Un usage fréquent et généralisé sans tenir compte des réels besoins parasitaires des chevaux crée une pression de sélection accrue sur les populations de parasites. Les parasites résistants sont alors favorisés, car les vermifuges éliminent principalement les individus sensibles, laissant les résistants se multiplier.

      mauvaise gestion des paturages
      Utilisation de sous-dosages

      Le sous-dosage des vermifuges est une autre cause importante de l'apparition des résistances. Un dosage insuffisant ne tue pas tous les parasites, laissant survivre ceux qui possèdent une faible sensibilité à la molécule. Ces parasites légèrement résistants continuent à se reproduire, contribuant à la propagation des gènes résistants dans la population.

      diarrhée cheval
      Absence de rotation des molécules

      La non-rotation des molécules vermifuges favorise également les résistances. Utiliser systématiquement le même type de vermifuge permet aux parasites de s'adapter à la molécule en développant des mécanismes de résistance spécifiques. En alternant les classes de vermifuges (molécules ayant des modes d'action différents), il est possible de réduire cette adaptation.

      - Conséquences de la résistance sur les traitements

      La résistance parasitaire a des répercussions directes sur l'efficacité des traitements vermifuges. Les vermifuges qui étaient autrefois efficaces perdent de leur pouvoir, ce qui complique la gestion des infestations parasitaires et met en danger la santé des chevaux.

      En plus d'accroître les coûts (augmentation du nombre de traitements, nécessité de diagnostics plus poussés), la résistance réduit les options thérapeutiques. Dans les cas extrêmes, certains vermifuges peuvent devenir complètement inefficaces, rendant la lutte contre les parasites beaucoup plus complexe.

      Les parasites digestifs chez le cheval

      > Symptômes d'infestation parasitaires chez les équidés

      Les signes cliniques d'une infestation parasitaire peuvent varier en fonction des types de parasites et de la gravité de l'infestation.

      - Signes digestifs de l’infestation chez le cheval :

      diarrhée cheval
      Diarrhées

      Les diarrhées peuvent être un indicateur clé d'une infestation parasitaire. Les parasites, en perturbant l'équilibre de la flore intestinale et en endommageant la muqueuse intestinale, peuvent provoquer des selles molles ou liquides. Cela peut également entraîner une déshydratation et un déséquilibre électrolytique.

      coliques cheval
      Coliques

      Les coliques, ou douleurs abdominales, sont un autre signe fréquent d'infestation parasitaire. Les parasites peuvent causer des obstructions intestinales ou des inflammations, entraînant des douleurs qui se manifestent par des comportements agités, des roulades ou des tentatives de s’allonger. Les coliques nécessitent une attention vétérinaire rapide, car elles peuvent rapidement devenir graves.

      amaigrissement cheval
      Amaigrissement

      L'amaigrissement est souvent observé chez les chevaux infestés de parasites, même s'ils ont un bon appétit. Les parasites se nourrissent des nutriments présents dans l'alimentation du cheval, ce qui peut entraîner une malnutrition et une perte de poids significative. L’amaigrissement peut également affecter la condition physique générale et le pelage du cheval.

      - Impact sur la performance et l'état général du cheval.

      Les infestations parasitaires ne se limitent pas à provoquer des symptômes digestifs ; elles ont également un impact significatif sur la performance et l'état général du cheval.

                   Parasite intestinal
      Baisse de performance

      Les chevaux infestés peuvent présenter une réduction de l'endurance, de la vitesse et de la capacité à travailler. Cela peut être particulièrement problématique pour les chevaux de sport ou de loisir, dont la performance est essentielle.

                   Parasite intestinal cheval
      Affaiblissement du système immunitaire

      Une infestation parasitaire prolongée peut affaiblir le système immunitaire du cheval, le rendant plus vulnérable à d'autres infections et maladies.

                   Parasite intestinal cheval
      Détérioration de l'état général

      En plus de la perte de poids, les chevaux peuvent montrer des signes de fatigue, de léthargie et une diminution de leur appétit, ce qui nuit à leur bien-être global. À cela s'ajoutent souvent des signes extérieurs visibles comme un poil terne, qui manque de brillance, et une queue abîmée due à des frottements excessifs lorsqu'ils se grattent. Un ventre gonflé peut également indiquer des problèmes digestifs ou parasitaires, renforçant encore l'impression de mauvaise santé générale. Tous ces symptômes sont à surveiller de près, car ils traduisent souvent une détérioration plus profonde de l'état de santé du cheval.

      > Classification des principaux parasites internes

      Les chevaux peuvent être infestés par une variété de parasites internes, chacun ayant des caractéristiques spécifiques et des impacts variables sur leur santé.

      - Les nématodes (vers ronds)

      Les nématodes sont les parasites internes les plus courants chez les chevaux. Ils vivent dans le tube digestif et peuvent causer des dommages importants, notamment en affectant la muqueuse intestinale et en réduisant l'absorption des nutriments.

                   Parasite intestinal
      Grands strongles : strongylus vulgaris, strongylus equinus.

      Strongylus vulgaris : C’est l’un des parasites les plus dangereux pour les chevaux. Il migre dans les artères qui irriguent les intestins, provoquant des lésions qui peuvent entraîner des coliques graves, des thromboses ou des anévrismes.

      Strongylus equinus : Moins fréquent mais également nuisible, S. equinus migre dans le foie et le pancréas, provoquant des dommages aux organes et des coliques.

                   Parasite intestinal
      Petits strongles (cyathostomes) : plus de 50 espèces.

      Les petits strongles ou cyathostomes sont parmi les parasites les plus fréquents chez les chevaux. Ils se distinguent par leur capacité à rester en dormance (hypobiose) dans la paroi intestinale pendant plusieurs mois avant de devenir actifs. Lorsqu’ils éclosent en masse, ils peuvent provoquer des coliques sévères, des diarrhées et un amaigrissement rapide.

                   Parasite intestinal
      Ascarides : parascaris spp.

      Les ascarides, notamment Parascaris equorum, sont de grands vers ronds qui affectent principalement les jeunes chevaux (jusqu'à 2 ans). Ils peuvent atteindre 30 cm de long et provoquer des occlusions intestinales, une malnutrition et une mauvaise croissance. Ces vers migrent également à travers les poumons, causant des symptômes respiratoires.

                   Parasite intestinal
      Oxyures : oxyuris equi.

      Les oxyures sont des petits vers qui affectent principalement le gros intestin. Bien que leur impact soit moins grave que celui d'autres parasites, Oxyuris equi provoque une irritation intense de la région anale, entraînant des démangeaisons, des frottements de la queue et une inflammation locale.

      Une fois le protocole de vermifugation correct, il est important de prendre soin de la peau abimée avec le Philosa Equilibrium pour retrouver rapidement une peau saine et éviter les démangeaisons.

      - Les cestodes (vers plats)

      Les cestodes sont des vers plats qui affectent l’intestin du cheval. Contrairement aux nématodes, ils s'attachent à la paroi intestinale et absorbent les nutriments à travers leur cuticule.

      ténias cheval
      Ténias : anoplocephala perfoliata.

      Le ténia Anoplocephala perfoliata est un parasite relativement commun chez les chevaux, souvent présent à la jonction entre l'intestin grêle et le caecum. Il peut provoquer des coliques et des inflammations graves du tractus gastro-intestinal. Les ténias sont particulièrement difficiles à diagnostiquer, car ils ne libèrent leurs segments (proglottis) que de manière intermittente.

      - Les trématodes

      Les trématodes sont des parasites plats, également appelés douves, qui affectent principalement le foie et le système biliaire des chevaux.

      ténias cheval
      La grande douve : fasciola hepatica.

      La grande douve Fasciola hepatica affecte principalement les chevaux qui partagent des pâturages avec des ruminants. Ce parasite migre vers le foie, où il provoque des dommages importants, entraînant des coliques, une perte de poids et des maladies hépatiques chroniques.

      - Les insectes parasites

      Les insectes parasites sont des parasites externes, mais certaines de leurs formes larvaires peuvent également provoquer des infestations internes.

      gastérophiles cheval
      Gastérophiles : gasterophilus intestinalis.

      Les larves de ces mouches pondent des œufs sur la peau des chevaux, principalement sur les membres. Les chevaux ingèrent ces œufs lorsqu'ils se lèchent, et les larves migrent ensuite vers le tube digestif, provoquant des ulcérations stomacales et une irritation.

      > Cycle de vie des parasites internes

      Les parasites internes, comme les strongles, ascaris et ténias, suivent des cycles de vie complexes au sein de l’organisme du cheval. Ces cycles commencent souvent par l'ingestion des larves ou des œufs, qui se développent ensuite dans le tube digestif. Les larves migrent parfois à travers différents organes, causant des dommages, avant de revenir dans l'intestin où elles deviennent adultes. Les vers adultes pondent des œufs qui sont ensuite évacués dans les crottins et se retrouvent dans l’environnement, prêts à contaminer d’autres chevaux. La durée et les étapes précises du cycle de vie varient selon les espèces de parasites.

      contamination paturage

      Cycle de contamination au pâturage

      Les pâturages sont une source majeure de contamination pour les chevaux. Les œufs ou les larves présents dans les crottins peuvent se retrouver disséminés sur les herbes et être ingérés par d’autres chevaux lors du pâturage. Les conditions climatiques jouent un rôle clé : des températures douces et de l’humidité favorisent la survie et le développement des larves. Pour limiter la contamination, il est important de ramasser régulièrement les crottins, de faire des rotations de pâturages et d’éviter le surpâturage.

      contamination cheval

      Cycle de contamination dans les écuries.

      Dans les environnements confinés comme les écuries, les œufs de parasites peuvent se disséminer à travers les crottins laissés dans les boxes ou les aires de repos. Les œufs des parasites intestinaux, tels que les strongles ou les ascaris, peuvent contaminer les surfaces, le sol ou les équipements utilisés par les chevaux. Les chevaux ingèrent ces œufs ou larves via leur alimentation, l’eau, ou par contact avec des surfaces contaminées. Pour limiter ce phénomène, il est essentiel de nettoyer quotidiennement les boxes, d’éliminer les déjections et de désinfecter les mangeoires et les abreuvoirs. Il est important de contrôler l’hygiène dans les écuries pour minimiser la réinfestation. Il est également nécessaire d’éviter le surpâturage pour éviter toute contamination du troupeau.

      gestion pré cheval

      Importance de comprendre les cycles pour une gestion efficace.

      La compréhension détaillée du cycle de vie des parasites intestinaux permet de cibler des interventions plus précises et efficaces dans la gestion parasitaire. Par exemple, les parasites comme les petits strongles ont des phases d'enkystement dans la paroi intestinale, pendant lesquelles ils sont résistants aux vermifuges. Par conséquent, traiter au mauvais moment peut être inefficace. En utilisant des coproscopies régulières pour identifier les charges parasitaires, il est possible d'ajuster le moment et le type de vermifuge pour interrompre le cycle de contamination. La connaissance des périodes de développement et d'infectiosité des parasites permet également de mettre en œuvre des pratiques de gestion des pâturages (ramassage des crottins, rotations) pour réduire significativement la pression parasitaire.

       

      Schéma du cycle des parasites digestifs chez le cheval
      Schéma du cycle des parasites digestifs chez le cheval

      Gérer les parasites internes est essentiel pour garder un cheval en bonne santé. Connaître le cycle de vie des parasites permet d’agir au bon moment et de mettre en place des actions vraiment efficaces. Que ce soit en ajustant le vermifuge en fonction des coproscopies ou en entretenant les pâturages et les écuries, chaque geste compte pour limiter la contamination.

      En combinant une bonne prévention, un suivi régulier et des traitements adaptés, on peut protéger nos chevaux tout en évitant que les parasites ne développent des résistances aux traitements. Pour conclure, une approche bien réfléchie permet de garder des chevaux en pleine forme et de mieux gérer le parasitisme sur le long terme.

      Références :

       

      1.  American Association of Equine Practitioners. 2019. Internal Parasite Control Guidelines.

      2. Extension Horses. 2020. Management and Control of Internal Parasites in Horses.

      3. Kirkland, B. 2021. Whole-Farm Management Strategies for Equine Internal Parasites. Penn State Extension.

      4. Kirkland, B., and D. Smarsh. 2021. Prevalent Parasites: Common Types of Equine Internal Parasites. Penn State Extension. Lane, T. 2014. Parasite Control in Horses. Merck Veterinary Manual.

      5. Neilsen, M., and C. R. Reinemeyer. 2018. Handbook of Equine Parasite Control, 2nd ed.