cicatrisation cheval
cicatrisation cheval

Quand un cheval se blesse, c’est tout un processus invisible et pourtant extraordinairement complexe qui se met en route. À savoir, chaque lésion cutanée peut devenir un défi : plaie qui tarde à se refermer, infection qui s’installe, ou encore bourgeon charnu qui envahit l’ouverture initiale. La cicatrisation, loin d’être un automatisme, est un équilibre fragile, tributaire de nombreux facteurs internes et externes.

Dans cet article, il sera question des plaies au sens large : des blessures ouvertes bien sûr, mais aussi des atteintes plus superficielles comme celles rencontrées en cas de dermite estivale, de gale de boue ou d'irritations chroniques.

Comprendre la cicatrisation chez le cheval, c’est mieux accompagner la guérison, en respectant les capacités naturelles de l’organisme tout en intervenant avec justesse. Dans cette optique, la science et le soin s’allient à une certaine philosophie : celle de l’accompagnement plutôt que du contrôle à tout prix.

La peau du cheval est fine, tendue, et peu mobile, surtout au niveau des membres distaux (les extrémités, comme les paturons ou les boulets). Lorsqu’une plaie survient dans ces zones, les contraintes mécaniques empêchent une bonne approximation des berges de la plaie. Résultat : la fermeture est retardée, les tissus restent exposés, et les complications s’invitent.

Le cheval a tendance à développer un excès de tissu de granulation, ce qu’on appelle le bourgeon charnu. Cette réponse est souvent disproportionnée : le tissu de granulation déborde, empêche la réépithélialisation, et finit par rendre la cicatrisation encore plus longue.

Anatomie de la peau chez le cheval : Les différentes couches de la peau chez le cheval

Chez le cheval, la peau est un organe complexe, à la fois barrière physique, interface sensorielle et acteur immunitaire. Elle est constituée de trois couches distinctes : l’épiderme, le derme, et l’hypoderme. Chacune joue un rôle spécifique dans la protection et la régénération tissulaire.

> L’épiderme : la barrière externe

L’épiderme est la couche la plus superficielle de la peau. Il est épais de 50 à 100 microns chez le cheval, variant selon les zones anatomiques et les sollicitations mécaniques. Il est composé principalement de kératinocytes, organisés en plusieurs strates :

---> la couche basale, qui contient les cellules souches de renouvellement

---> la couche épineuse

---> la couche granuleuse

---> la couche cornée, faite de cellules mortes kératinisées, formant la véritable barrière protectrice

L’épiderme ne contient ni vaisseaux sanguins ni terminaisons nerveuses profondes ; il est nourri par diffusion à partir du derme. En surface, on trouve également des mélanocytes (pigmentation) et des cellules de Langerhans (immunité locale). C’est cette couche qui est principalement atteinte dans les dermites, écorchures superficielles ou irritations dues à des frottements.

> Le derme : charpente vivante de la peau

Plus profond, le derme est la couche fonctionnelle majeure pour la vitalité cutanée et la cicatrisation. Il est épais, vascularisé, innervé et richement structuré. On y retrouve :

cicatrisation cheval

Des fibres de collagène (type I majoritairement) pour la solidité

cicatrisation cheval

Des fibres élastiques pour la souplesse

cicatrisation cheval

Une substance fondamentale (protéoglycanes, GAG) pour l’hydratation et les échanges cellulaires

Le derme abrite également :

  1. les capillaires sanguins nourrissant l’épiderme ;

  2. les follicules pileux ;

  3. les glandes sébacées (production de sébum) ;
    les glandes sudoripares (thermorégulation) ;

  4. de nombreuses terminaisons nerveuses (douleur, pression, température).

En cas de blessure profonde atteignant le derme, le processus de réparation est plus complexe : il nécessite la reconstruction de cette matrice et l’intervention de cellules spécialisées comme les fibroblastes et les macrophages.

> L’hypoderme : le tissu sous-cutané

L’hypoderme (ou tissu sous-cutané) est situé sous le derme. Il est formé de tissu conjonctif lâche et de tissu adipeux, plus ou moins abondant selon la zone du corps et l’état corporel du cheval. Ses fonctions sont multiples :

  1. amortir les chocs mécaniques ;

  2. assurer une isolation thermique ;

  3. jouer un rôle de réserve énergétique via les adipocytes ;

  4. permettre une certaine mobilité cutanée sur les structures sous-jacentes (tendons, muscles, os).

Lorsqu’une plaie atteint cette couche, on parle souvent de plaie profonde ou transfixiante, impliquant un risque accru de complications (infection, fibrose, ralentissement du processus de granulation).

Schéma cicatrisation cheval
Schéma cicatrisation cheval

Les étapes physiologiques de la cicatrisation chez le cheval

La cicatrisation se déroule en trois grandes phases, bien distinctes mais souvent imbriquées. Chaque étape a ses acteurs cellulaires, ses fonctions, ses risques d’évolution anormale. Les connaître, c’est adapter sa stratégie de soin à chaque instant.

> Phase inflammatoire

Durée : 1 à 3 jours.

Dès la survenue d’une plaie, l’organisme réagit immédiatement. Une cascade de signaux biochimiques provoque une vasodilatation locale : rougeur, chaleur, œdème et douleur apparaissent.

neutrophile cicatrisation cheval

Les neutrophiles arrivent en première ligne

ils phagocytent les débris et bactéries.

macrophages cicatrisation cheval

Les macrophages prennent le relais

ils nettoient, mais libèrent aussi des facteurs de croissance qui lanceront la phase suivante.

inflammation peau cheval

Une inflammation excessive ou prolongée

Peut compromettre la suite du processus, une phase essentielle, mais à contrôler.

Attention : le recours prématuré à des anti-inflammatoires peut parfois freiner cette phase, et donc ralentir la cicatrisation.

La tentation, face à une plaie qui n’évolue pas “comme prévu”, est d’en faire plus. Mais parfois, c’est justement cela qui freine le processus. Le cheval, s’il dispose d’un système immunitaire efficace et d’un environnement adapté, a une capacité naturelle à cicatriser. Encore faut-il ne pas entraver ce processus.

Accompagner la cicatrisation, c’est :

---> Observer sans précipitation, pour laisser le corps initier ses phases biologiques.

---> Adapter les soins, en fonction du stade, de la localisation, et de l’état général de l’animal.

---> Respecter les temps physiologiques, sans vouloir forcer une cicatrice à se refermer trop vite.

---> Favoriser un environnement sain : litière propre, stress limité, alimentation riche en acides aminés, vitamines A et C, zinc et cuivre.

À savoir, La croûte se forme pendant la phase inflammatoire également. Juste après la blessure, les vaisseaux sanguins se rompent, provoquant un saignement.

  1. La coagulation s’active rapidement : des plaquettes s’agglutinent et forment un caillot.

  2. Ce caillot sèche en surface au contact de l’air, ce qui forme la croûte.

  3. Cette croûte joue un rôle protecteur :

    • Elle empêche les microbes d’entrer.

    • Elle préserve l’humidité et le milieu propice à la régénération des tissus en dessous.

Elle tombera naturellement lorsque la phase de prolifération (phase suivante) aura bien progressé, notamment quand l'épiderme se sera reformé sous la croûte.

Schéma phase inflammatoire cheval
Schéma phase inflammatoire cheval

> Phase de prolifération

Durée : de quelques jours à plusieurs semaines, selon la taille, la localisation et l’état de la plaie, ainsi que le statut immunitaire du cheval.

À ce stade, le processus inflammatoire cède la place à un processus constructif. L'objectif biologique est double : reconstituer une matrice extracellulaire fonctionnelle (via la production de tissu de granulation), et préparer la recolonisation épidermique par les cellules de la peau. C’est une phase critique, car tout déséquilibre entre stimulation et contrôle peut entraîner des complications, en particulier chez le cheval, espèce prédisposée à la prolifération excessive.

Il est important de garder à l’esprit qu’un cycle complet de cicatrisation dure en moyenne 28 jours, parfois plus selon les conditions. Dans le cas de lésions cutanées superficielles mais chroniques, comme une gale de boue bien installée, une dermite ou certaines irritations récidivantes. Il est donc tout à fait normal de ne pas observer de disparition complète des symptômes en quelques jours seulement. La peau a besoin de temps pour se réparer en profondeur, même si les signes cliniques s’atténuent en surface. Ce rythme biologique doit être respecté pour éviter les rechutes ou les cicatrisations incomplètes.

- Les fibroblastes : synthèse de collagène et de glycosaminoglycanes

Les fibroblastes sont les véritables architectes du tissu conjonctif de réparation.

Activés par les facteurs de croissance libérés par les macrophages (notamment le PDGF – platelet-derived growth factor – et le TGF-β – transforming growth factor beta), ils migrent dans la matrice en formation.

Ils produisent une matrice extracellulaire provisoire constituée principalement de collagène de type III, de fibronectine, et de glycosaminoglycanes (GAG) comme l’acide hyaluronique.

Cette matrice extracellulaire provisoire est une sorte d’échafaudage biologique, indispensable à la reconstruction tissulaire. Le collagène de type III est une forme de collagène souple, produite en priorité lors des premières étapes de cicatrisation : il sert de support à la migration des cellules réparatrices, avant d’être progressivement remplacé par du collagène de type I, plus résistant. La fibronectine, quant à elle, est une glycoprotéine qui facilite l’adhésion des cellules à cette matrice et guide leur organisation. Enfin, les glycosaminoglycanes (GAG), comme l’acide hyaluronique, sont des molécules hydrophiles qui retiennent l’eau dans les tissus et assurent un environnement favorable à la migration cellulaire et à l’activité enzymatique. Ces composants forment ensemble un terrain temporaire mais vital pour permettre la suite du processus de réparation.

Ces composants assurent cohésion et hydratation, et jouent un rôle dans la migration cellulaire.

Chez le cheval, les fibroblastes sont particulièrement actifs, ce qui explique la prédisposition au bourgeon charnu : un excès de collagène, mal contrôlé, peut rapidement gêner la fermeture de la plaie.

Schéma cicatrisation cheval
Schéma cicatrisation cheval

Le tissu de granulation est hautement vascularisé. Cette néovascularisation est indispensable à l’apport en oxygène, nutriments, facteurs de croissance et cellules immunitaires.

Le principal facteur impliqué est le VEGF (vascular endothelial growth factor), qui stimule la prolifération des cellules endothéliales et la formation de nouveaux capillaires.

Les capillaires ainsi créés pénètrent dans la matrice, donnant au tissu de granulation son aspect rouge et hémorragique caractéristique.

 L’oxygène, au-delà de son rôle métabolique, est un cofacteur essentiel pour l’activité des enzymes de la synthèse du collagène, comme la prolyl-hydroxylase.

Toute hypoxie (pansement occlusif, plaie trop profonde, infection) peut ralentir la synthèse du tissu et favoriser une cicatrisation anormale.

- L’épithélialisation :

La fermeture de la plaie par les kératinocytes. L’épithélialisation est le processus par lequel l’épiderme se reconstitue depuis les berges de la plaie.

 

- Les kératinocytes

Ils sont situés au niveau des bords (et des annexes épidermiques, s’il en reste) entrent en phase de migration et de prolifération, sous l’effet du EGF (epidermal growth factor) et du TGF-α.

Ces cellules glissent sur le tissu de granulation, à condition que celui-ci reste humide, viable, et non exubérant.

Une fois le front de migration refermé, la stratification se met en place : les cellules de l’épiderme regagnent leurs fonctions barrières.

Chez le cheval, cette étape est souvent compromise par la formation d’un bourgeon charnu. Celui-ci empêche les kératinocytes de recouvrir la plaie, imposant alors une intervention manuelle (exérèse chirurgicale ou traitement compressif).

- Le risque principal : la formation de bourgeon charnu

Chez le cheval, le déséquilibre entre prolifération et remodelage est fréquent. En l’absence de régulation (par apoptose des fibroblastes, compression mécanique, ou modulation immunitaire), le tissu de granulation continue de croître, formant une masse spongieuse, hémorragique, dépassant le plan cutané.

Ce phénomène est lié :

à une stimulation mécanique constante (plaies aux membres, mobilisées en permanence),

à une inflammation prolongée (plaie contaminée),

ou à une hypoxie locale (favorisant la production de VEGF).

La prévention repose sur une surveillance rapprochée, une gestion fine de l’humidité, et un pansement compressif bien ajusté.

> Phase de maturation/remodelage

Schéma cicatrisation cheval

Durée : plusieurs semaines à plusieurs mois, voire davantage pour les plaies profondes ou chroniques.

Une fois la plaie comblée et l’épiderme reformé, le tissu de réparation entre dans une phase de réorganisation fonctionnelle. Il ne s’agit plus de produire, mais d’optimiser : réduire le volume, augmenter la résistance, restaurer un minimum de fonctionnalité.

             Favoriser la cicatrisation

Remodelage du collagène : du type III au type I

Initialement, le collagène déposé est majoritairement du type III : souple, désorganisé, peu résistant. Il est progressivement dégradé par les métalloprotéinases matricielles (MMP) et remplacé par du collagène de type I, plus dense et plus solide.

Ce remodelage dépend fortement des forces mécaniques locales : les fibroblastes réorganisent les fibres selon les lignes de tension de Langer, ce qui conditionne la résistance finale.

Une mobilisation douce mais précoce du membre atteint favorise ce réalignement (kinésithérapie passive, rééducation fonctionnelle).

Une fibrose excessive peut survenir si la régulation est défaillante, donnant un tissu dur, inesthétique, parfois douloureux.

             Favoriser la cicatrisation

Régression vasculaire : retour à l’homéostasie

Le tissu de granulation, initialement très vascularisé, voit sa perfusion diminuée progressivement.

L’apoptose des cellules endothéliales, en réponse à la chute des niveaux de VEGF, provoque une raréfaction des capillaires.

Le tissu devient plus pâle, moins œdémateux, signe d’une transition vers la cicatrice stable.

Cette involution vasculaire réduit les risques d’hémorragie mais signale aussi la fin des capacités adaptatives du tissu : à ce stade, toute complication (infection tardive, réouverture) sera plus difficile à corriger.

             Favoriser la cicatrisation cheval

Stabilisation de la cicatrice : une peau pas tout à fait comme avant

La cicatrice finale, chez le cheval comme chez l’humain, ne sera jamais exactement identique au tissu d’origine. La peau réparée ne reconstitue pas à l’identique toutes ses couches ni ses annexes (comme les poils ou les glandes). Le collagène, par exemple, se réorganise différemment, et la texture ou l’élasticité peuvent légèrement changer.

Mais attention, cela ne veut pas dire que chaque cicatrice est forcément visible ou problématique. Sur de petites plaies bien nettoyées, peu profondes, sans tension ni infection, le résultat peut être presque imperceptible, tant sur le plan visuel que fonctionnel. C’est souvent le cas avec certaines dermites bien gérées ou de petites écorchures superficielles. L’essentiel, c’est de donner à la peau les bonnes conditions pour faire son travail, et elle le fait souvent très bien.

Elle est moins élastique, moins vascularisée, et dépourvue d’annexes cutanées (poils, glandes sudoripares, etc.).
Sa résistance mécanique est estimée à environ 70-80 % de la peau native, même après plusieurs mois.
La pigmentation, la texture et la sensibilité cutanée peuvent rester altérées.

L’enjeu est donc de limiter la taille et la fibrose de cette cicatrice, en maîtrisant les phases précédentes et en évitant tout phénomène de chronicité.

Chez le cheval, cet équilibre est d’autant plus fragile que sa physiologie cutanée est spécifique, et que son mode de vie expose constamment les plaies à des perturbations mécaniques, infectieuses ou environnementales. Comprendre en profondeur ces mécanismes, c’est pouvoir intervenir au bon moment, de la bonne manière, en respectant les rythmes du corps plutôt qu’en les forçant.

Facteurs influençant la bonne cicatrisation chez le cheval

> Zone anatomique concernée

Plusieurs facteurs peuvent aggraver la fourbure chez le cheval, exacerbant l'inflammation et les dommages aux tissus des pieds.

Différences de cicatrisation selon les régions du corps

Toutes les régions du corps ne cicatrisent pas de la même manière, et chez le cheval, ces différences sont particulièrement marquées. La qualité de la peau, la présence de tissus sous-cutanés, la mobilité de la zone et l'apport en sang jouent un rôle énorme. Par exemple, certaines régions sont naturellement bien armées pour se réparer, tandis que d'autres sont presque "handicapées" dès le départ.

Zones à haut risque : membres, articulations, face

Les membres (surtout en-dessous du genou et du jarret) sont parmi les pires endroits pour une blessure. La peau y est fine, tendue comme une toile, très peu vascularisée, et la moindre flexion ou mouvement exerce une traction sur la plaie. Résultat : la cicatrisation est lente, compliquée, avec un fort risque d'apparition de bourgeons charnus (ces masses de tissu de granulation qui débordent).
Les articulations, de leur côté, sont des zones critiques : une plaie qui pénètre dans une articulation peut rapidement se transformer en urgence vétérinaire majeure (arthrite septique). Quant à la face, même si elle est mieux vascularisée, elle reste très exposée aux contaminations : la proximité des yeux, des narines, de la bouche complique toujours la donne.

Zones favorables : encolure, croupe, thorax

Heureusement, certaines parties du corps sont "plus chanceuses" ! L'encolure, la croupe et le thorax cicatrisent souvent très bien. Ces zones ont une peau plus épaisse, bien vascularisée, posée sur des masses musculaires qui amortissent les mouvements. Résultat : les plaies y sont moins soumises à la tension mécanique, la vascularisation est excellente, et la réparation tissulaire se fait plus rapidement et plus proprement.

> Niveau de vascularisation

Importance de l’apport sanguin dans la régénération tissulaire

Le sang, c’est la vie, surtout quand il s'agit de réparer une plaie. Dès qu'une blessure survient, le corps a besoin d'un apport rapide d'oxygène, de nutriments, de cellules immunitaires et de facteurs de croissance pour lancer la cicatrisation.
Sans circulation sanguine efficace, impossible de nettoyer correctement la plaie, de construire du nouveau tissu, ni de remodeler ce tissu en une vraie cicatrice solide.

Zones peu vascularisées = retard de cicatrisation

Les zones mal irriguées (comme l'extrémité des membres) posent vite problème. Moins de vaisseaux sanguins signifie moins de cellules réparatrices, moins d’oxygène, et donc un retard évident de cicatrisation. De plus, l’hypoxie (manque d’oxygène local) favorise l’apparition d’infections et la chronicisation des plaies — un véritable cercle vicieux.

Plaie cheval
Plaie du paturon chez le cheval

L'une des situations les plus galères. La peau est ultra-fine, la zone bouge beaucoup, et l’apport sanguin est limité.

Résultat : un bourgeon charnu peut apparaître si ce n’est pas bien géré.

Blessure articulaire cheval
Blessures articulaires (ex : genou, boulet) :

Ici, non seulement la peau a du mal à se refermer, mais en plus, la moindre infection qui gagne l’articulation peut mettre en jeu la vie fonctionnelle du cheval.

Plaie croupe cheval
Plaies sur la croupe du cheval:

C’est presque "la zone de confort" pour une plaie. La vascularisation est bonne, les tissus amortissent bien les mouvements, et les cicatrices y sont généralement discrètes et solides.

> Mobilité de la zone

Un examen approfondi est essentiel pour détecter et diagnostiquer la fourbure chez le cheval.

Impact du mouvement sur la formation du tissu de granulation

Quand une plaie est située sur une zone qui bouge beaucoup (comme une articulation ou un membre), chaque flexion, chaque extension exerce une traction sur les berges de la plaie. Cette tension mécanique permanente ralentit la migration des cellules réparatrices et perturbe l'organisation du tissu de granulation. Résultat : le corps compense en produisant davantage de tissu de granulation pour "boucher" la blessure, mais souvent de façon anarchique. C'est l'une des principales raisons de la formation du fameux bourgeon charnu, particulièrement problématique chez le cheval.

Comparaison : articulation en mouvement vs zone stable

Prenons un exemple simple : une plaie sur le genou (carpe) versus une plaie sur l’encolure. Sur le genou, la mobilité est intense, continue : à chaque pas, l’articulation se plie et s'étend. Cela déchire microscopiquement les tissus en cours de cicatrisation, ce qui force le corps à relancer encore et encore la fabrication de tissu granuleux — souvent en excès, sans remodelage propre.
Sur l’encolure, en revanche, les mouvements sont plus doux, plus amples. La plaie peut rester bien bord à bord, sans contraintes mécaniques majeures. Résultat : le tissu cicatriciel se forme régulièrement sans excès anarchique.

> Infection, corps étranger, humidité

infection plaie cheval

Risques de surinfection et retard de cicatrisation

Dès qu'une plaie est contaminée par des bactéries pathogènes, la cicatrisation prend un retard considérable. L'infection prolonge la phase inflammatoire (nettoyage) et empêche l'entrée en phase proliférative (construction du tissu de granulation). Chez le cheval, avec sa peau fine, sa tendance aux bourgeons charnus, et la difficulté de protéger certaines zones, c’est un problème majeur.
Pire : l'infection peut dégrader les tissus nouvellement formés, nécessitant un "nettoyage" chirurgical ou médical plus lourd (antibiothérapie locale ou générale, débridement).

plaie cheval cause

Présence de débris ou de poils dans la plaie

Un corps étranger — même minuscule, comme un poil ou un éclat de bois — est une vraie bombe à retardement. Le système immunitaire le détecte comme un intrus, déclenche une inflammation persistante, et empêche la cicatrisation complète.
Chez le cheval, des gravillons, des éclats d’écorce sont très fréquemment retrouvés dans les plaies des membres, surtout en extérieur. 

Même si cela peut sembler anodin, arracher une croûte est un mauvais réflexe. La croûte agit comme une barrière naturelle : elle protège la plaie des bactéries, limite les agressions extérieures et crée un environnement favorable à la régénération de la peau. L’arracher trop tôt, c’est interrompre ce processus de réparation, exposer les tissus encore fragiles, provoquer un nouveau saignement, et surtout, augmenter le risque de cicatrice ou d’infection.

cicatrisation cheval

Rôle de l’humidité dans la macération et la prolifération bactérienne

Une plaie trop humide devient rapidement un terrain de jeu pour les bactéries. L'humidité excessive ramollit les tissus, ralentit la réépithélialisation (reconstruction de la couche de peau) et favorise la colonisation bactérienne.
Chez le cheval, une plaie laissée sans surveillance sous un pansement mal aéré peut macérer : la peau autour blanchit, se fripe, et les bactéries prolifèrent dans ce milieu chaud et humide.


C'est pourquoi la gestion de l’humidité est un art délicat :

  • Trop sec = croûte rigide qui empêche la migration cellulaire.

  • Trop humide = macération, infections, retards.

> État général du cheval

Influence de l’immunité sur la réponse inflammatoire

La capacité d’un cheval à cicatriser correctement commence par l'efficacité de son système immunitaire. Lorsqu'une plaie survient, la première réponse du corps est inflammatoire : des globules blancs arrivent en masse pour nettoyer la zone, éliminer les débris cellulaires et combattre d'éventuels agents pathogènes.
Si l’immunité est faible — à cause d’une maladie chronique, d'une immunosuppression ou d'un âge avancé — cette première étape est moins performante. Résultat : le nettoyage est incomplet, l’infection s’installe plus facilement, et la réparation des tissus prend du retard.
Un cheval en bonne santé met toutes les chances de son côté dès les premières heures suivant une blessure. À l’inverse, un cheval immunodéprimé part avec un handicap important.

Rôle des carences nutritionnelles (zinc, vitamine C, protéines)

La nutrition est un pilier fondamental de la cicatrisation — et pourtant, on l'oublie parfois !
Certaines carences ralentissent directement la réparation tissulaire :

- Zinc

Indispensable à la prolifération cellulaire et à la synthèse du collagène. Une carence en zinc entraîne des plaies qui stagnent, des bords atones et des cicatrices fragiles.

- Vitamine C

Essentielle pour stabiliser et "croiser" les fibres de collagène. Les chevaux synthétisent eux-mêmes leur vitamine C, mais en cas de stress intense, d'infection ou de blessure étendue, leurs besoins peuvent dépasser leur capacité naturelle. Une carence ralentit la maturation de la cicatrice et la rend plus vulnérable aux ruptures.

- Fer : un acteur clé de l'oxygénation cellulaire

Le fer est essentiel à la production d’hémoglobine, qui transporte l’oxygène jusqu’aux cellules en régénération. Sans oxygène, pas de métabolisme cellulaire efficace ni de réparation tissulaire optimale. Une carence en fer (anémie) ralentit donc nettement la cicatrisation, en limitant l’apport d’oxygène aux tissus lésés. Chez le cheval, cela peut se traduire par une fatigue générale, une mauvaise qualité de poil… et des plaies qui peinent à se refermer.

- Protéines

Sans acides aminés, il est tout simplement impossible de fabriquer du tissu neuf ! La formation du tissu de granulation et la production de collagène nécessitent une quantité importante de protéines de qualité. Un cheval dénutri ou en déficit protéique cicatrisera donc bien plus lentement.

La cicatrisation est un processus influencé par de nombreux paramètres, à la fois locaux (zone anatomique, vascularisation, mobilité) et généraux (état de santé, nutrition, stress). Chaque cheval, chaque plaie, chaque contexte est unique,  et malgré toutes les précautions possibles, il arrive parfois que la nature prenne son propre chemin, avec ses aléas.

Un cheval en bonne santé, bien nourri et bénéficiant de soins adaptés aura sans aucun doute de meilleures chances de cicatriser rapidement et sans complication. Mais il faut garder à l’esprit qu'une blessure sur un membre, une infection imprévue, ou un stress environnemental difficile à contrôler peuvent parfois ralentir, voire compliquer, le processus, même lorsque tout est fait correctement.

L'objectif  n'est donc pas de chercher la "perfection", mais d'offrir les meilleures conditions possibles pour accompagner naturellement la cicatrisation. En comprenant mieux les mécanismes à l'œuvre, on peut ajuster ses soins au cas par cas, réagir plus tôt aux signes de complication, et surtout rester patient : car cicatriser est un processus vivant, fait d’adaptations, d’ajustements, et parfois… d'imprévus.

En somme : donner du temps au corps, du soutien à l'organisme, et de la vigilance aux soins, c’est tout l’art de la bonne cicatrisation.

Facteurs influençant la bonne cicatrisation chez le cheval

> Nettoyage doux et non agressif de la peau du cheval

Le nettoyage est souvent le premier réflexe face à une plaie. Il vise à réduire la charge microbienne excessive, à éliminer les débris, et à préparer la peau à sa propre réparation. Mais il faut garder à l’esprit que toute intervention sur une plaie n’est pas neutre : un nettoyage trop fréquent, trop énergique ou avec des produits inadaptés peut perturber l’équilibre local, retarder la cicatrisation, voire aggraver l’inflammation.

La peau, même blessée, abrite un microbiote naturel composé de bactéries commensales qui participent à sa défense. Un lavage trop agressif peut détruire ces précieuses alliées, laissant le champ libre à des germes pathogènes opportunistes. Il est donc crucial d'adopter une approche raisonnée : nettoyer quand c’est utile, avec des solutions douces, et ne pas chercher à « désinfecter » à outrance.

Des solutions naturelles, bien tolérées chez le cheval

L'utilisation de produits adaptés pour l'entretien des sabots, tels que les durcisseurs de sabots, les traitements contre les infections et les soins préventifs, permet de limiter ces problèmes et d'éviter des pathologies graves du sabot. Ces produits favorisent une meilleure résistance et une protection accrue contre les affections courantes, aidant ainsi à maintenir la santé des sabots et à prévenir les complications liées à la fourbure.. Nous proposons une gamme de produits naturels qui peuvent aider à prévenir la fourbure chez le cheval en maintenant la santé des sabots et en renforçant leur résistance.

Sérum physiologique cheval

Sérum physiologique

Dès qu'une plaie est contaminée par des bactéries pathogènes, la cicatrisation prend un retard considérable. L'infection prolonge la phase inflammatoire (nettoyage) et empêche l'entrée en phase proliférative (construction du tissu de granulation). Chez le cheval, avec sa peau fine, sa tendance aux bourgeons charnus, et la difficulté de protéger certaines zones, c’est un utilisé à température ambiante, il permet un rinçage mécanique doux, sans perturber l’environnement cellulaire.

 

             Rougeurs            cheval

Hydrolats (lavande vraie, tea tree, camomille...)

Légèrement antiseptiques, apaisants et respectueux des tissus, ils peuvent être appliqués localement ou dilués pour le rinçage.

             Rougeurs

Infusions antiseptiques (thym, romarin, calendula)

Ces plantes médicinales ont des vertus reconnues pour apaiser, désinfecter modérément et stimuler la régénération. Elles doivent être bien filtrées et tièdes avant usage.

 

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Savons naturels

À réserver à des plaies très sales ou souillées, avec un rinçage abondant, et un usage ponctuel uniquement. Notre savon Sapo Sana est fabriqué artisanalement grâce à la saponification à froid. Cette méthode permet de transformer les huiles en savon et glycérine. De plus, lors de la fabrication, il a été veillé à ce que l’intégralité des huiles ne soit pas transformée en savon afin de garder les vertus de celles-ci. Il s’agit du savon idéal pour nettoyer la peau de votre cheval. Ce savon protège la peau et la maintient en bon état.

Parmi les solutions douces disponibles, Philosa Equilibrium se distingue comme un soin complet pour les peaux abîmées des chevaux. Formulée à partir d'ingrédients naturels tels que le calendula, la lavande, le tea tree, l'origan, l'huile de cade, le zinc et la vitamine B5, cette crème offre des propriétés protectrices, nourrissantes et anti-UV. Elle est particulièrement efficace contre des affections cutanées telles que la gale de boue, la dermatophilose, la teigne, les mycoses et la photosensibilisation. Sa texture non occlusive permet une excellente pénétration tout en laissant la peau respirer, favorisant ainsi une cicatrisation naturelle et rapide. 

Ce qu’il faut éviter pour le processus de cicatrisation du cheval

Les antiseptiques puissants comme l’alcool, la bétadine alcoolique, le peroxyde ou les solutions à base de chlore doivent être utilisés avec précaution, voire évités dans la plupart des plaies simples. Ces substances détruisent aussi les cellules impliquées dans la réparation et peuvent déséquilibrer le milieu cutané. Il vaut mieux favoriser un nettoyage raisonné, ciblé et espacé dans le temps si la plaie est propre.

> Importance du non-pansement systématique

cicatrisation cheval

Le pansement : un outil, pas une obligation

Mettre un pansement est souvent un automatisme… mais ce geste doit être réfléchi. Le pansement a sa place dans certains cas bien précis : pour protéger une plaie fraîche de la saleté, limiter les frottements, absorber un exsudat abondant ou maintenir un milieu humide favorable à la régénération. Cependant, lorsqu’il est mal indiqué ou laissé trop longtemps, le pansement peut étouffer la plaie, favoriser la macération, perturber le microbiote local et ralentir la cicatrisation.

 

cicatrisation a l'air libre cheval

La cicatrisation à l’air libre : un processus physiologique

Dans un environnement propre et calme, la cicatrisation à l’air libre est souvent préférable, surtout pour les plaies superficielles ou peu exsudatives. L’exposition contrôlée à l’air permet une meilleure oxygénation des tissus, limite les risques de surinfection liés à l’humidité, et privilégié une cicatrisation naturelle, sans perturbation mécanique. En l’absence de pansement, on respecte aussi le rythme biologique du cheval, qui s’auto-nettoie fréquemment mieux qu’on ne l’imagine.

environnement cheval

Adapter la stratégie à l’environnement

En milieu extérieur, la question se pose différemment : boue, insectes, poussière, soleil… peuvent nécessiter une protection ponctuelle. Mais là encore, le pansement n’est pas toujours la meilleure solution. Un bandage mal ajusté peut provoquer des frottements, des plis irritants, voire des infections s’il est souillé ou trop humide. À l’inverse, une protection naturelle, comme une couverture légère, un abri propre ou l’usage modéré de répulsifs non irritants, peut suffire à sécuriser la plaie tout en laissant la peau respirer.

 

> Soutien de la cicatrisation via la nutrition chez le cheval

Nourrir la peau de l’intérieur

La cicatrisation est un processus exigeant sur le plan métabolique. Elle mobilise une grande quantité d’énergie, de protéines et de micronutriments spécifiques. Une alimentation adaptée est donc un véritable levier thérapeutique pour soutenir la régénération tissulaire et limiter les complications. Trop souvent négligée, la nutrition est pourtant au cœur d’une approche globale et raisonnée du soin des plaies.

Micronutriments clés de la réparation cutanée

- Zinc

Oligo-élément indispensable à la multiplication cellulaire et à la synthèse du collagène, le zinc intervient dans toutes les phases de la cicatrisation. Une carence se traduit par une stagnation des plaies et une mauvaise qualité du tissu réparé.

- Vitamine C

Essentielle à la maturation du collagène, elle stabilise et renforce les fibres cicatricielles. Les chevaux la synthétisent naturellement, mais leurs besoins augmentent fortement en cas de stress, d’infection ou de blessure importante.

- Oméga-3 :

Ces acides gras polyinsaturés ont des propriétés anti-inflammatoires reconnues. Ils modulent la réponse immunitaire, réduisent les excès inflammatoires et favorisent une cicatrisation plus fluide et moins fibreuse. On les trouve notamment dans les huiles de lin, de caméline ou de chia.

Alimentation quotidienne : un socle à ne pas négliger

Un foin de qualité, bien conservé et adapté aux besoins du cheval, constitue la base. En complément, un apport raisonné de minéraux, vitamines et acides gras essentiels permet de prévenir ou corriger les carences fréquentes chez les chevaux âgés, convalescents ou stressés.

> Utilisation de plantes médicinales chez le cheval

La phytothérapie au service de la cicatrisation de la peau du cheval

Les plantes médicinales offrent des solutions naturelles, efficaces et souvent mieux tolérées que certains produits chimiques, à condition d’être bien choisies et correctement utilisées. Nombre d’entre elles possèdent des propriétés anti-inflammatoires, antimicrobiennes, cicatrisantes ou apaisantes, utiles à différentes étapes du processus de réparation cutanée.

Quelques plantes clés et leurs vertus pour le cheval

calendula cheval

Connue pour ses puissantes propriétés anti-inflammatoires, antiseptiques et régénérantes, elle favorise la fermeture des plaies, calme les irritations et stimule la prolifération cellulaire.

 

Tea tree cheval

Son huile essentielle est un excellent antiseptique naturel, actif contre de nombreuses bactéries et champignons. Elle doit être diluée avec précaution pour éviter toute irritation.

 

miel cheval

Ces substances issues de la ruche sont riches en enzymes, antioxydants et agents antimicrobiens. Le miel médical (stérile) favorise l’humidification contrôlée de la plaie, accélère la régénération et limite les infections.

 

lavande cheval

Calmante, désinfectante douce et légèrement cicatrisante, elle peut être utilisée sous forme d’hydrolat ou d’huile essentielle diluée dans un support adapté.

 

Comment appliquer les plantes et huiles essentielles sur la peau du cheval

- Macérats huileux

Extraits huileux de plantes (ex. : calendula dans de l’huile de tournesol bio), ils s’appliquent directement sur la peau ou servent de base pour des pommades.

- Cataplasmes

Préparations végétales (poudre de plante, argile infusée…) appliquées sur la plaie ou autour, utiles pour drainer, apaiser ou stimuler localement.

- Pommades naturelles

Mélanges de cire, huiles et extraits végétaux, elles permettent une application prolongée et ciblée, tout en respectant les tissus fragiles.

> Importance du terrain du cheval

La vitesse et la qualité de cicatrisation d’un cheval ne dépendent pas uniquement des soins locaux. Un retard de cicatrisation, une inflammation persistante, ou des récidives de plaies mal fermées sont souvent le reflet d’un terrain déséquilibré. Autrement dit, la blessure locale peut révéler un désordre plus profond : acidité tissulaire, système immunitaire affaibli, surcharges métaboliques ou déficits nutritionnels.

Une plaie qui ne guérit pas dit souvent plus qu’elle ne montre

Chez certains chevaux, on observe un terrain acide ou pro-inflammatoire : alimentation trop riche en sucres rapides, stress chronique, sédentarité, excès de toxines... Ces facteurs favorisent une inflammation de bas grade, qui perturbe la régénération cellulaire. Par ailleurs, un système immunitaire affaibli — lié à l’âge, au surmenage, à une convalescence ou à un déséquilibre digestif — nuit à la bonne coordination des phases de cicatrisation.

Agir en profondeur : une approche globale

Pour améliorer la cicatrisation, il est donc souvent nécessaire de soutenir le cheval dans son ensemble. Cela peut passer par :

  • Une détox douce, ciblée et progressive (plantes drainantes, soutien hépatique) pour éliminer les surcharges.

  • Un rééquilibrage alimentaire, avec une ration adaptée, moins pro-inflammatoire et enrichie en micronutriments utiles à la régénération.

  • Un soutien du système immunitaire, par des plantes adaptogènes (échinacée, astragale…), des probiotiques ou une meilleure gestion du stress.

La cicatrisation est un miroir du terrain. Soigner la plaie, c’est bien ; soutenir l’organisme qui doit la réparer, c’est essentiel.

Cas particuliers durant la cicatrisation chez le cheval

> Le bourgeon charnu chez le cheval

Pourquoi apparaît le bourgeon charnu chez le cheval ?

Le "bourgeon charnu", ou bourgeonnement excessif (exubérant granulation tissue), est une complication fréquente, notamment sur les membres. Il survient lorsque le tissu de granulation (celui qui comble la plaie) continue de proliférer au-delà de ce qui est nécessaire, sans laisser la place à la régénération de l’épiderme. Ce phénomène est favorisé par une inflammation persistante, des mouvements répétés de la zone, ou un pansement trop humide maintenu trop longtemps.

Comment le prévenir sans brûler la plaie

Plutôt que d’appliquer des produits irritants ou corrosifs, souvent agressifs et douloureux, une stratégie naturelle et raisonnée repose sur :

  • Un nettoyage mesuré, sans surstimulation de la plaie.

  • Une régulation de l’humidité : éviter la macération prolongée, laisser la plaie respirer dès que possible.

  • Un apport local en plantes anti-inflammatoires douces (calendula, lavande, hydrolats) pour calmer l’hyperprolifération sans inhiber la régénération.

  • Un contrôle de l’irritation mécanique : pansement léger ou absence de pansement, selon les mouvements et l’environnement.

Bourgeon charnu cheval

> Les plaies sur les membres du cheval

Contraintes spécifiques

Les membres sont particulièrement exposés à la contamination (boue, gravillons, crottin), aux mouvements (flexions, extensions), et aux chocs extérieurs. De plus, la peau y est plus fine, moins vascularisée, et le tissu sous-jacent moins amortissant — ce qui rend la cicatrisation plus lente, et le risque de complications (bourgeon charnu, désunion, infection) plus élevé.

Stratégie de gestion naturelle

- Nettoyage doux mais ciblé pour éliminer les impuretés sans perturber le tissu en formation.

- Soutien local anti-inflammatoire (plantes, miel médical, hydrolats) pour apaiser sans agresser.

- Protection raisonnée : bandage respirant et bien ajusté au début si nécessaire, mais levé dès que la plaie est stabilisée, pour favoriser une exposition à l’air libre.

> Influence de l’environnement du cheval lors de la cicatrisation

Les conditions de vie influencent directement la cicatrisation.

Au pré, le cheval profite d’une meilleure circulation, d’un stress réduit et d’une exposition à la lumière, mais il est aussi exposé à l’humidité, aux insectes, aux UV et aux frottements.

À l’écurie, l’environnement est plus contrôlé, mais parfois moins sain (poussières, urine, manque de mouvement), avec un risque accru de stase circulatoire ou de contamination par contact.

Adapter sa stratégie

  • En extérieur : préférer des soins légers, naturels, non occlusifs. Protéger contre les insectes (filets, répulsifs doux), et surveiller régulièrement.

  • En intérieur : veiller à la propreté de la litière, encourager le mouvement (marche en main, paddock, sortie quotidienne) et adapter la ration pour soutenir la cicatrisation dans un environnement moins stimulant.

Quand faire appel au vétérinaire ?

Même dans une approche naturelle et raisonnée des soins, certaines situations nécessitent impérativement l’avis ou l’intervention d’un vétérinaire. Reconnaître les signes d’alerte permet de gagner un temps précieux et d’éviter des complications parfois graves.

> Signes d’infection d’une plaie chez le cheval

Une plaie rouge, chaude, gonflée, douloureuse au toucher, accompagnée d’un écoulement épais, jaunâtre ou malodorant, est probablement infectée. Si le cheval présente en plus de la fièvre, une baisse d’appétit ou une boiterie, il est urgent de consulter.

Retard de cicatrisation au-delà de 10 jours

Une plaie qui ne montre aucune amélioration visible après une dizaine de jours, ou qui évolue mal (bords pâles, bourgeonnement exubérant, ouverture persistante), peut cacher un trouble sous-jacent : infection, corps étranger, carence, problème vasculaire ou immunitaire. Le vétérinaire pourra poser un diagnostic précis et adapter la prise en charge.

Plaie profonde ou proche d’une articulation

Les plaies profondes ou situées près d’une articulation, d’un tendon ou d’un tissu sensible représentent un risque majeur de complication (ténosynovite, arthrite septique…). Même si elles paraissent petites en surface, elles peuvent communiquer avec des structures profondes. Un nettoyage chirurgical, une suture ou une antibiothérapie précoce peuvent être nécessaires.

La cicatrisation chez le cheval est un processus complexe, influencé par de nombreux facteurs tels que la qualité des soins locaux, l'état général de l'animal, son environnement et sa nutrition. Une approche naturelle et raisonnée, respectueuse des mécanismes physiologiques, peut grandement favoriser une guérison optimale.

Références :

  • 1) Borgi, M., Loliva, D., Cerino, S., Chiarotti, F., Venerosi, A., Bramini, M., & Cirulli, F. (2016). Effectiveness of a Standardized Equine-Assisted Therapy Program for Children with Autism Spectrum Disorder. Journal of Autism and Developmental Disorders, 46(1), 1–9.Wikipedia+1Condé Nast Traveler+1

  • 2) Earles, J. L., Vernon, L. L., & Yetz, J. P. (2015). Equine-Assisted Therapy for Anxiety and Posttraumatic Stress Symptoms. Journal of Traumatic Stress, 28(2), 149–152.

  • 3) Selby, A., & Smith-Osborne, A. (2013). A systematic review of the effectiveness of complementary and adjunct therapies and interventions involving equines. Health Psychology, 32(4), 418–432.LinkedIn+4Wikipedia+4ResearchGate+4

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  • 6 Kohanov, L. (2001). The Tao of Equus: A Woman's Journey of Healing and Transformation through the Way of the Horse. New World Library.