dermite estivale cheval
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Comprendre la mue chez les équidés

> Qu’est-ce que la mue chez le cheval et l’âne ?

- Définition et rôle : renouvellement saisonnier du pelage

mue cheval ane

La mue chez le cheval et l’âne est un phénomène naturel qui correspond au renouvellement partiel ou complet du pelage. Ce processus est principalement influencé par les saisons et la photopériode (la durée d’exposition à la lumière du jour).

Il permet à l’équidé d’adapter la densité et la texture de son poil aux conditions climatiques, jouant un rôle essentiel dans la régulation de sa température corporelle. En hiver, le pelage devient plus dense, long et isolant pour protéger du froid et de l’humidité. À l’inverse, en été, il se fait plus court, léger et aéré afin de faciliter la ventilation et limiter la surchauffe.

La mue représente donc une phase de transition importante : les poils d’hiver tombent progressivement pour laisser place à un poil plus adapté aux températures estivales, et inversement. Ce renouvellement optimise la circulation de l’air à la surface de la peau et l’évacuation de la chaleur, permettant ainsi à l’animal de mieux affronter les variations saisonnières.

- Fonction thermorégulatrice et protection naturelle

poils mue cheval

Le pelage ne se contente pas de suivre les saisons : il agit en permanence comme une interface entre le corps de l’animal et son environnement. Il participe activement à la stabilité de la température interne, un enjeu vital chez les équidés qui sont sensibles aux écarts thermiques, surtout lorsqu’ils vivent en extérieur.

La capacité isolante du poil ne vient pas seulement de son épaisseur, mais aussi de sa structure. Le sous-poil, plus fin et serré, joue un rôle tampon en retenant une fine couche d’air chaud près de la peau qui protège du froid, de l’humidité et même du vent. Le poil de couverture, quant à lui, agit comme un bouclier contre les éléments extérieurs.

Quand les températures grimpent, c’est un tout autre défi : il faut éviter la surchauffe. Même si l’équidé ne change pas immédiatement de pelage, le poil restant doit pouvoir laisser passer l’air et permettre à la transpiration de s’évaporer efficacement afin d’éviter les coups de chaleur.

Mais cette fonction thermorégulatrice peut être facilement déséquilibrée. Des pratiques comme la tonte, l’usage de couvertures ou l’exposition à une lumière artificielle prolongée peuvent brouiller les repères naturels de l’animal. En conséquence, le poil ne repousse pas correctement ou tombe de façon anormale, ce qui peut nuire à son confort et, dans certains cas, affecter sa santé.

> Quand a lieu la mue chez le cheval ?

- Deux périodes clés : printemps et automne

La mue chez le cheval survient principalement à deux moments de l’année : au printemps, le cheval perd son poil d’hiver pour adopter une robe plus légère, et à l’automne, il renouvelle son pelage pour se préparer au froid. Ces deux phases correspondent aux transitions saisonnières majeures.

En plein été, il n’est pas rare d’observer une petite mue. Elle est souvent plus subtile et se manifeste par une perte de poils moins abondante.

cycle mue cheval

- Déclenchement par la photopériode

Contrairement à une idée répandue, ce n’est pas la température qui déclenche la mue, mais la durée d’exposition à la lumière, appelée photopériode. L’augmentation ou la diminution des heures de lumière au fil des saisons envoie un signal biologique à l’organisme de l’animal pour initier la mue.

- Rôle de la glande pinéale et de la mélatonine

La glande pinéale, ou épiphyse, est une petite structure située au centre du cerveau qui joue un rôle clé dans la régulation des rythmes biologiques, notamment via la sécrétion de la mélatonine. Cette hormone est produite en réponse à l’alternance jour/nuit, sous le contrôle d’une horloge interne synchronisée principalement par la lumière.

Chez les équidés comme chez d’autres mammifères, la photopériode (durée d’exposition à la lumière du jour) influence directement l’activité de la glande pinéale. Lorsque la lumière diminue (par exemple, à l’approche de l’automne), la production de mélatonine augmente, signalant à l’organisme qu’il est temps d’adapter certains processus physiologiques, dont la mue saisonnière. À l’inverse, l’augmentation de la durée du jour au printemps réduit la sécrétion de mélatonine et déclenche la mue vers un pelage plus léger.

La mélatonine agit ainsi comme un messager interne, informant le corps des variations saisonnières et permettant l’ajustement du pelage pour optimiser la thermorégulation et la protection naturelle de l’animal. Ce mécanisme permet aux équidés d’anticiper les changements climatiques et d’adapter leur physiologie en conséquence.

> Quand a lieu la mue chez l’âne ?

Chez l’âne, la mue suit un rythme un peu décalé par rapport à celui du cheval. Elle s’étale généralement sur deux grandes périodes, mais de façon moins nette et souvent plus tardive. 

La mue de printemps commence en réalité assez lentement, et il n’est pas rare que les poils d’hiver mettent du temps à tomber. Contrairement au cheval, l’âne garde souvent son épaisse toison bien après l’arrivée des beaux jours. Chez certains individus, la perte de poils s’accélère surtout à partir de juin, voire en juillet. Ce n’est qu’en août ou septembre que le pelage estival, plus court et plus fin, est vraiment visible.

 

Cette particularité s’explique par l’origine de l’âne. Issu de régions chaudes et arides, il a développé une grande capacité à supporter la chaleur. Son organisme est donc moins pressé de se débarrasser de son pelage hivernal, car il tolère mieux les températures élevées que le cheval. Cette adaptation naturelle lui permet de mieux résister aux variations climatiques, en conservant une protection efficace contre le soleil et les insectes, tout en limitant les risques de coups de chaleur.

 

À l’automne, un nouveau cycle s’enclenche. Le poil commence progressivement à repousser, souvent dès le mois d’octobre, en réponse à la diminution de la lumière du jour. Cette repousse prépare l’âne à affronter l’hiver, avec un poil plus dense et protecteur qui se met en place peu à peu.

Ce rythme lent et parfois irrégulier est une caractéristique propre à l’espèce. Il peut varier selon les individus, les conditions de vie (climat, abri, alimentation), et même selon les races. Il est donc important de ne pas s’inquiéter d’une mue tardive chez l’âne : c’est une variation naturelle de son cycle d’adaptation.

> Pourquoi les équidés muent-ils ?

adaptation thermique mue cheval

Adaptation thermique

La mue permet aux équidés d’optimiser leur confort thermique en ajustant leur pelage aux conditions climatiques changeantes. Ce renouvellement du poil agit comme un régulateur naturel qui protège l’animal contre les extrêmes : en hiver, le pelage dense limite la déperdition de chaleur, tandis qu’en été, la perte du sous-poil épais favorise une meilleure circulation de l’air et évite la surchauffe. Ce processus est essentiel pour préserver l’énergie corporelle et maintenir les fonctions vitales, notamment lors d’efforts physiques ou d’expositions prolongées aux intempéries.

lumière photoperiode mue cheval

Influence de la lumière (photopériode)

La photopériode joue un rôle fondamental en tant que signal environnemental. Les variations de la durée d’ensoleillement modifient l’activité hormonale, ce qui prépare l’organisme à la mue. Ce mécanisme est une forme d’anticipation biologique, qui permet aux équidés de s’adapter avant même que les changements de température ne deviennent significatifs. Par ailleurs, l’intensité et la qualité de la lumière influencent également la synchronisation et la durée de la mue, ce qui explique pourquoi les équidés vivant dans différentes régions ou sous différents éclairages peuvent présenter des cycles de mue distincts.

Il existe une différence entre les chevaux vivant au pré et ceux vivant la plupart du temps au box. Les chevaux au pré, exposés à la lumière naturelle et sensibles aux changements de saison, perçoivent mieux l’allongement ou le raccourcissement des journées. Ainsi, leur mue est généralement plus régulière et synchronisée avec le rythme des saisons. À l’inverse, les chevaux vivant majoritairement au box, avec un éclairage artificiel ou peu de variations lumineuses, peuvent présenter une mue plus tardive, plus lente ou moins homogène, car leur organisme reçoit des signaux moins précis sur les changements de saison.

De plus, l’utilisation de couvertures peut perturber ce processus naturel. En maintenant une température corporelle plus stable et en limitant l’exposition aux variations climatiques, les couvertures peuvent retarder, atténuer ou modifier la mue. 

Ainsi, la gestion de la lumière et de la température, qu’elle soit naturelle ou artificielle, a un impact direct sur le déclenchement, la durée et la qualité de la mue chez les chevaux.

> Comment se passe la mue chez le cheval ?

Le processus naturel de chute et de renouvellement du poil

La mue chez le cheval est un phénomène progressif, orchestré par des mécanismes biologiques précis. Elle ne consiste pas simplement en une perte soudaine de poils, mais en une succession d’étapes où l’ancien pelage est remplacé par un nouveau, mieux adapté à la saison à venir. Ce renouvellement commence généralement par le sous-poil, plus fin et duveteux, qui se détache sous l’effet de la croissance des nouveaux poils. Les poils morts restent parfois accrochés quelques jours avant de tomber, ce qui explique l’aspect « ébouriffé » du cheval en pleine mue. Ce processus s’effectue de façon symétrique, souvent en commençant par le cou et les flancs, puis en s’étendant progressivement vers le dos, l’encolure et les membres.

Durant la mue, il n’est pas rare de retrouver des touffes de poils sur les tapis, dans l’écurie ou sur les brosses après le pansage. Chez certains chevaux, la mue peut s’accompagner de démangeaisons ou d’une peau plus sensible, d’où l’importance d’un pansage régulier pour aider à éliminer les poils morts et stimuler la circulation sanguine au niveau de la peau.

Durée du processus / Les phases de la mue

La mue du cheval s’étale généralement sur plusieurs semaines, voire un à deux mois selon l’individu, son âge, sa race et son environnement. Ce processus suit plusieurs phases :

  1. Phase de croissance
    Avant la mue proprement dite, le poil entre dans une période de croissance active. Celle-ci dure environ quatre mois, période pendant laquelle le poil se renouvelle en profondeur. C’est à ce moment que l’alimentation joue un rôle clé : des apports insuffisants en nutriments (protéines, vitamines, minéraux) peuvent entraîner un poil terne ou cassant.

  2. Phase de repos
    Après cette croissance, le poil entre dans une phase de repos. Il cesse de pousser, reste en place et ne nécessite plus d’apport nutritionnel particulier. Cette étape précède le déclenchement de la mue.

  3. Phase de mue
    Lorsque la photopériode et les signaux hormonaux le permettent, la mue s’enclenche. Les nouveaux poils commencent à pousser sous le pelage existant, ce qui provoque le détachement progressif du sous-poil hivernal.

  4. Perte des poils
    Enfin, les poils morts tombent, laissant place à une robe plus adaptée à la saison. Cette perte peut être plus ou moins rapide selon les individus, et peut parfois donner un aspect inégal au pelage durant la transition.

L’ensemble de ces phases permet au cheval de renouveler efficacement son pelage et de maintenir une bonne santé cutanée, tout en s’adaptant aux exigences de son environnement. Un pansage régulier et une alimentation équilibrée sont essentiels pour accompagner le cheval durant cette période parfois inconfortable.

Variations selon le type de cheval et son profil

cheval Fjord mue
Races rustiques

La mue ne se déroule pas de la même façon chez tous les chevaux : le type de race et le profil individuel jouent un rôle déterminant. Les races rustiques, comme le Mérens, le Fjord ou le Haflinger, sont reconnues pour leur capacité à s’adapter aux conditions extérieures difficiles. Leur pelage est naturellement plus dense et fourni, avec un sous-poil épais et des crins abondants, ce qui les rend particulièrement résistants au froid et à l’humidité. Lors de la mue, ces chevaux perdent une quantité importante de sous-poil, et le processus peut être plus long et plus marqué, surtout après un hiver passé dehors.

cheval pur sang mue
Races de sport

À l’inverse, les races dites « de sport » (Pur-sang, Selle Français, KWPN, etc.) ont été sélectionnées pour la performance, l’endurance et la rapidité, souvent au détriment de leur rusticité. Leur poil est généralement plus fin et moins abondant, et la mue se fait de façon plus discrète et rapide. Ces chevaux étant souvent hébergés en box et protégés par des couvertures, leur pelage s’adapte moins aux variations climatiques naturelles, et la mue peut être moins spectaculaire.

> Quels effets sur le cheval ?

Fatigue due au stress métabolique

La mue sollicite fortement le métabolisme du cheval, car le renouvellement du pelage exige une mobilisation accrue de nutriments et d’énergie. Ce stress métabolique peut entraîner une fatigue notable, particulièrement chez les chevaux âgés, fragiles ou ayant des besoins nutritionnels spécifiques. Il n’est pas rare d’observer une perte de poids durant cette période, surtout chez les individus dont l’apport alimentaire ne compense pas la dépense énergétique supplémentaire.Un métabolisme surchargé peut également rendre le cheval plus sensible aux infections et ralentir sa récupération après un effort ou une maladie.

Démangeaisons, inconfort, irritabilité

La chute massive des poils s’accompagne souvent de démangeaisons et d’un inconfort cutané. Les chevaux peuvent alors se frotter contre les clôtures ou les arbres, se rouler plus fréquemment ou présenter une irritabilité inhabituelle. Cette gêne est accentuée si le pansage n’est pas régulier, car les poils morts qui restent accrochés à la peau favorisent l’irritation et parfois l’apparition de petites lésions. Chez certains chevaux, cet inconfort peut se traduire par des comportements nerveux ou un abattement temporaire.

Face à ces signes, il est important de savoir différencier un simple désagrément lié à la mue d’un véritable problème cutané. Pour savoir comment réagir si votre cheval se gratte de manière excessive, consultez la partie suivante "Mue et démangeaisons : que faire si mon cheval se gratte ?". Vous trouverez des conseils pratiques pour soulager votre équidé et éviter les complications.

Réactions variables selon l’âge et l’état de santé générale

Les effets de la mue varient considérablement d’un cheval à l’autre. Les jeunes chevaux et ceux en bonne santé traversent généralement cette période sans difficulté majeure, à condition de bénéficier d’une alimentation équilibrée et de soins adaptés. En revanche, les chevaux âgés, convalescents ou atteints de troubles métaboliques (comme le syndrome de Cushing*) sont plus exposés aux complications : mue incomplète, pelage terne, fonte musculaire ou signes de fatigue persistante. Pour ces profils, un accompagnement nutritionnel renforcé et une surveillance accrue sont recommandés afin de limiter les déséquilibres et préserver leur bien-être.

 

*Le syndrome de Cushing (ou DPIP) est une maladie hormonale fréquente chez les chevaux âgés, caractérisée par une production excessive de cortisol. Il provoque notamment une mue anormale (poil long qui ne tombe pas), une fonte musculaire et une plus grande sensibilité aux infections.

Mue et démangeaisons : que faire si mon cheval ou mon âne se gratte ?

Pendant la mue, plusieurs facteurs peuvent irriter la peau de votre cheval ou de votre âne et déclencher des grattages fréquents.

> Pourquoi le cheval se gratte-t-il pendant la mue ?

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Irritations dues à l’accumulation de poils morts

Lorsque le cheval ou l'âne mue, de nombreux poils morts s’accumulent à la surface de la peau. Cette accumulation peut provoquer des irritations, car les poils détachés restent coincés dans le pelage, créant une sensation de gêne et de picotement. L’équidé cherche alors à se soulager en se frottant contre les murs, les arbres, les clôtures ou même ses compagnons de pré.

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L’influence des insectes pendant la mue

Au printemps et en été, les insectes piqueurs comme les moucherons, culicoïdes, taons et moustiques sont très présents et accentuent fortement les démangeaisons liées à la mue. Leurs piqûres provoquent un inconfort important, poussant les chevaux et les ânes à se gratter, ce qui peut aggraver les irritations et les pertes de poils. Protéger l’équidé contre ces insectes est donc essentiel pour limiter ces désagréments et préserver sa peau pendant cette période sensible.

sueur cheval mue

Peau plus sensible aux impuretés, sueur et frottements

Durant la mue, la peau du cheval est plus exposée et donc plus sensible. Les impuretés, la sueur et les frottements répétés peuvent facilement irriter l’épiderme fragilisé. Cette sensibilité accrue explique pourquoi certains chevaux se grattent davantage à cette période, surtout s’ils vivent dans un environnement poussiéreux ou humide.

> Comment soulager un cheval ou un âne qui se gratte ?

Lorsque la mue provoque des démangeaisons, quelques gestes simples peuvent améliorer le confort de votre équidé et prévenir irritations ou lésions.

Brosser quotidiennement

Le geste le plus simple et le plus efficace reste le brossage quotidien. En éliminant les poils morts, vous limitez les irritations et favorisez la bonne aération de la peau. Privilégiez les brosses adaptées à la mue, comme l’étrille ou le gant de massage, qui permettent de décoller efficacement les poils tout en stimulant la circulation sanguine.

Produits apaisants

En complément du brossage, certains produits peuvent soulager efficacement les démangeaisons et protéger la peau fragilisée.

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Zoom produit : Derma Equilibrium

Derma Equilibrium est une crème apaisante formulée pour prendre soin des peaux sensibles ou irritées. Sa texture légère, non grasse, hydrate intensément tout en laissant respirer la peau. Riche en ingrédients naturels comme le zinc, le calendula, l’huile de cade, ou encore l’huile de coco et la vitamine B5, elle nourrit, calme les démangeaisons et aide la peau à retrouver son équilibre.

Appliquée localement sur les zones les plus sollicitées (encolure, base de la queue, ventre…), elle forme un film protecteur durable tout en favorisant la régénération cutanée. Idéale pendant la mue, elle apporte un soulagement rapide aux chevaux et aux ânes qui ont tendance à se gratter, notamment sous l’effet de la chaleur ou des insectes.

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Huiles végétales apaisantes (jojoba, calendula…)

Les huiles végétales comme le jojoba ou le calendula sont reconnues pour leurs propriétés apaisantes, réparatrices et nourrissantes. Appliquées en fine couche, elles aident à maintenir l’hydratation de la peau et à calmer les irritations légères, tout en renforçant la barrière cutanée. Cependant, leur usage doit rester raisonné car certaines huiles peuvent rancir ou attirer les insectes si elles sont mal conservées, et une application excessive ou sur des peaux sensibles peut entraîner des irritations. Il est donc conseillé de toujours tester le produit sur une petite zone avant une utilisation plus large et de respecter les doses recommandées. Enfin, certaines huiles, notamment en cas d’exposition au soleil, peuvent provoquer des réactions de photosensibilisation ou des brûlures . Il est donc important de les utiliser avec discernement et d’éviter leur application avant une exposition solaire prolongée.

Quand la mue ne se passe pas bien : problèmes et solutions

Même si la mue est un processus naturel et généralement bien orchestré par l’organisme du cheval, il arrive que tout ne se déroule pas comme prévu. Poils qui tombent avec retard, zones inégalement dégarnies, ou mue qui semble ne jamais vraiment s’enclencher… Ces signes peuvent révéler un déséquilibre qu’il est utile de prendre en compte. Sans forcément être alarmants, ils méritent qu’on y prête attention pour assurer le bien-être de votre cheval.

Voici comment repérer les signes d’alerte et y remédier.

> Mon cheval ne mue pas, est-ce inquiétant ?

Il n’est pas rare de s’inquiéter lorsque son cheval ne mue pas, ou de manière très partielle, alors que les autres autour se transforment visiblement. Dans certains cas, cela peut simplement être lié à son mode de vie ou à son rythme individuel. Mais si la mue tarde vraiment à venir ou semble absente d’une année sur l’autre, mieux vaut se poser quelques questions.

Retard ou absence de mue : signes d’un déséquilibre

Une mue très lente, incomplète ou absente peut révéler un trouble du métabolisme ou un dérèglement hormonal. Cela ne signifie pas nécessairement qu’il y a un problème grave, mais il est important de ne pas l’ignorer. Surveillez aussi d'autres signes comme une perte d’énergie, un poil terne ou une prise de poids inhabituelle.

Possibles causes :

Syndrome de Cushing

Chez les chevaux âgés, une mue anormale, notamment une absence de perte de poils au printemps, un pelage long, dense, frisé ou qui persiste même avec la chaleur, peut être le signe d’un trouble hormonal sous-jacent : le syndrome de Cushing, également appelé dysfonctionnement de la pars intermedia de l’hypophyse (DPIP). Bien que ce syndrome touche principalement les chevaux âgés, certains chevaux plus jeunes peuvent également en être atteints, mais cela reste plus rare.

Cette maladie endocrinienne fréquente chez les chevaux de plus de 15 ans est causée par un dérèglement de l’hypophyse, qui entraîne une sécrétion excessive de cortisol. Ce déséquilibre hormonal affecte de nombreux systèmes physiologiques, y compris le cycle de croissance et de chute du poil, d’où l’apparition de mues incomplètes, très tardives ou absentes. Il n’est pas rare d’observer chez les chevaux atteints un poil long, terne, laineux, qui ne tombe pas même en plein été, accompagné parfois d'une fonte musculaire, de léthargie, de suros ou d'infections récurrentes.

La mue persistante ou anormale doit donc être considérée comme un signal d’alerte, en particulier si elle s'accompagne d'autres symptômes comme une prise de poids inhabituelle au niveau de la ligne du dos, une soif excessive, ou une moindre résistance aux efforts. Un diagnostic vétérinaire est alors indispensable, généralement confirmé par un test de dosage d’ACTH.

Troubles hormonaux ou métaboliques

Des déséquilibres thyroïdiens, une insulino-résistance ou d'autres troubles du métabolisme peuvent également perturber la qualité et la régularité de la mue. Dans ces cas, le poil peut rester anormalement long, terne ou difficile à éliminer, même avec un bon entretien. Ces troubles affectent le fonctionnement hormonal global de l’organisme, ce qui a un impact direct sur la régénération cutanée et la chute des poils. Par ailleurs, un déficit subclinique en micronutriments essentiels comme le zinc, le cuivre ou la biotine peut ralentir la mue ou altérer la qualité du pelage, même en l’absence de signes cliniques évidents de carence.

L’insulino-résistance, par exemple, est un trouble fréquent chez les chevaux en surpoids ou sujets au syndrome métabolique équin. Elle altère la régulation du sucre dans le sang et peut s’accompagner d’autres signes comme une prise de poids localisée (notamment sur la crête de l’encolure), une baisse d’énergie ou une sensibilité aux fourbures. De même, un dysfonctionnement thyroïdien, bien que plus rare, peut ralentir le métabolisme et freiner le renouvellement du poil.

Face à une mue anormale qui persiste ou s’aggrave, il est important de consulter un vétérinaire. Un bilan sanguin complet permettra de vérifier les paramètres hormonaux et métaboliques, et d’identifier une éventuelle pathologie sous-jacente. Plus le diagnostic est posé tôt, plus il est facile d’adapter l’alimentation, la gestion et, si nécessaire, le traitement pour améliorer la santé globale du cheval et rétablir un cycle de mue normal.

> Que faire en cas de mue incomplète ou irrégulière ?

Si la mue semble décalée, partielle ou incohérente avec les saisons, certaines actions simples peuvent aider à rétablir l’équilibre.

Vérifier l’alimentation et les carences

Une alimentation déséquilibrée ou pauvre en nutriments essentiels peut perturber le renouvellement du poil. Assurez-vous que votre cheval bénéficie d’un apport suffisant en vitamines, oligo-éléments (comme le zinc, le cuivre ou le sélénium) et acides gras essentiels. Un foin de bonne qualité, associé à une ration adaptée, constitue la base.

Apport de compléments naturels

Pour soutenir la mue et la santé de la peau, certains compléments naturels peuvent être d’une grande aide. Les levures vivantes, les huiles riches en oméga-3, les plantes dépuratives (comme l’ortie ou le chardon-marie), ou encore les complexes enrichis en biotine et zinc, sont réputés pour favoriser un poil sain, une peau équilibrée et un cycle de mue plus fluide. Toutefois, il est essentiel de rappeler que ces compléments doivent être utilisés avec prudence car un excès ou une mauvaise utilisation peut entraîner des effets indésirables, tels que des troubles digestifs, des réactions allergiques, ou d’autres déséquilibres.

Il est donc recommandé de demander conseil à un professionnel de santé avant de débuter toute supplémentation, afin d’adapter les apports aux besoins réels de l’animal et d’éviter tout risque de surconsommation.

Conseils pratiques pour accompagner la mue

> Les bons gestes du quotidien

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Effectuer un pansage régulier

Le pansage est un vrai moment de confort pendant la mue. Il permet de stimuler la circulation sanguine, favorisant ainsi le renouvellement du poil. L'utilisation d’étrilles souples ou spécifiques pour la mue est à privilégier, notamment pour retirer les amas de poils morts sans irriter la peau.

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Éviter les douches

Même si la tentation est grande de doucher son cheval pour éliminer les poils morts, il est préférable de limiter les douches pendant la période de mue. En effet, l’humidité et l’utilisation fréquente de shampoings peuvent perturber la flore cutanée, fragiliser le film hydrolipidique naturel de la peau et augmenter le risque d’infections, notamment à un moment où la peau est plus sensible et le système immunitaire du cheval plus sollicité. De plus, avec la quantité importante de poils morts, le temps de séchage est considérablement rallongé, ce qui peut exposer l’animal au froid ou à l’humidité résiduelle, surtout si les températures sont encore fraîches.

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Adapter l’alimentation

Pour soutenir la santé de la peau et favoriser une repousse homogène du poil, l’apport en acides gras essentiels (oméga 3 et 6), en zinc et en biotine est important. Il faut veiller à l’équilibre entre oméga-3 (anti-inflammatoire) et oméga-6, car un excès d’oméga-6 peut favoriser des réactions pro-inflammatoires. Assurez-vous également que le cheval reste bien hydraté, surtout si les températures augmentent et qu’il transpire davantage.

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Tonte adaptée pour soulager la mue

Dans certains cas, notamment pour les chevaux qui travaillent intensément ou ceux qui peinent à se débarrasser de leur poil d’hiver, une tonte partielle peut être bénéfique. Elle doit toutefois être réfléchie en fonction du climat, de la charge de travail et des besoins individuels du cheval.

> Cas particuliers : adapter les soins à chaque équidé

cheval tondu mue

Les chevaux tondus

Même tondus, ces chevaux peuvent présenter des signes de mue. Il est important de continuer les soins de la peau pour éviter les irritations, surtout dans les zones de frottement (sangles, couvertures). L’usage de baumes protecteurs peut être utile. En cas d’irritation ou de peau abîmée, l’application du produit Philosa Equilibrium peut également aider à apaiser et régénérer la peau.

cheval âgé mue

Les chevaux âgés ou atteints de pathologies

Ces chevaux peuvent avoir une mue plus lente ou incomplète, ce qui demande une vigilance accrue. Un suivi vétérinaire peut s’avérer nécessaire afin de vérifier si cette difficulté n’est pas liée à un trouble métabolique sous-jacent, comme le syndrome de Cushing.

âne mue

Les ânes : attention aux démangeaisons et poils longs

Chez l’âne, la mue est souvent plus tardive et moins homogène que chez le cheval. Leur poil peut rester dense même au printemps. Il est donc essentiel de vérifier régulièrement l’absence de parasites, notamment de poux qui sont fréquents chez l’âne, ainsi que de lésions cutanées, et de les aider par un pansage méticuleux pour éliminer poils morts et parasites (voir article).

Au début de l’été, ou lors de fortes chaleurs printanières, certains ânes perdent leur poil par touffes épaisses, parfois même par plaques entières. Ce phénomène peut s’accompagner de démangeaisons intenses, et l’animal se gratte parfois jusqu’à provoquer des irritations ou des plaies. Cette chute brutale du pelage, bien que spectaculaire et parfois inquiétante pour l’ânier ou le vétérinaire, reste généralement un processus naturel. Son intensité peut varier d’une année à l’autre, selon l’état de santé général de l’âne, son niveau de stress ou les conditions climatiques. Une surveillance attentive est recommandée afin de distinguer une mue normale d’un problème dermatologique sous-jacent. En cas d’irritations ou de peau abîmée, l’utilisation de produits apaisants et régénérants, comme Philosa Equilibrium, peut contribuer à soulager et protéger la peau.

FAQ sur la mue chez le cheval et l’âne

Définition, symptômes et causes de la mue chez le cheval et l’âne

Qu’est-ce que la mue chez le cheval ou l’âne ?

La mue est le processus naturel par lequel l’équidé renouvelle son pelage en fonction des saisons, notamment au printemps et à l’automne. Elle est influencée par la durée d’ensoleillement, la température, l’âge, le métabolisme et l’état de santé général.

Quels sont les signes d’une mue normale ?

Un cheval ou un âne qui mue normalement perd ses poils progressivement sur l’ensemble du corps, avec un pelage qui redevient lisse, brillant et uniforme après quelques semaines. Chez l’âne, la mue est souvent plus tardive et irrégulière.

Quels sont les signes d’alerte à surveiller en cas de mue anormale ?

Une mue tardive, absente, incomplète ou anormalement longue peut signaler un déséquilibre. Parmi les signes à surveiller : poils persistants en touffes, pelage terne, zones dégarnies, fatigue inhabituelle, fonte musculaire ou prise de poids localisée.

Soins et prévention de la mue chez le cheval et l’âne

Comment accompagner la mue efficacement ?

Un pansage quotidien avec des outils adaptés stimule la circulation et élimine les poils morts. L’alimentation doit être équilibrée, riche en acides gras essentiels, zinc, cuivre et biotine. En cas de mue difficile, une tonte partielle peut être envisagée.

Que faire si la mue semble anormale ou retardée ?

Il est recommandé de consulter un vétérinaire. Un bilan sanguin peut aider à détecter un trouble métabolique ou hormonal, comme le syndrome de Cushing ou l’insulino-résistance. Une supplémentation ciblée peut être utile, mais doit être encadrée par un professionnel.

Références :