Chez l’âne, la mue suit un rythme un peu décalé par rapport à celui du cheval. Elle s’étale généralement sur deux grandes périodes, mais de façon moins nette et souvent plus tardive.
La mue de printemps commence en réalité assez lentement, et il n’est pas rare que les poils d’hiver mettent du temps à tomber. Contrairement au cheval, l’âne garde souvent son épaisse toison bien après l’arrivée des beaux jours. Chez certains individus, la perte de poils s’accélère surtout à partir de juin, voire en juillet. Ce n’est qu’en août ou septembre que le pelage estival, plus court et plus fin, est vraiment visible.
Cette particularité s’explique par l’origine de l’âne. Issu de régions chaudes et arides, il a développé une grande capacité à supporter la chaleur. Son organisme est donc moins pressé de se débarrasser de son pelage hivernal, car il tolère mieux les températures élevées que le cheval. Cette adaptation naturelle lui permet de mieux résister aux variations climatiques, en conservant une protection efficace contre le soleil et les insectes, tout en limitant les risques de coups de chaleur.
À l’automne, un nouveau cycle s’enclenche. Le poil commence progressivement à repousser, souvent dès le mois d’octobre, en réponse à la diminution de la lumière du jour. Cette repousse prépare l’âne à affronter l’hiver, avec un poil plus dense et protecteur qui se met en place peu à peu.
Ce rythme lent et parfois irrégulier est une caractéristique propre à l’espèce. Il peut varier selon les individus, les conditions de vie (climat, abri, alimentation), et même selon les races. Il est donc important de ne pas s’inquiéter d’une mue tardive chez l’âne : c’est une variation naturelle de son cycle d’adaptation.