La graisse pour sabots est un soin emblématique dans l’univers équestre. Mais connaît-on vraiment ses effets ? Entre mythe, usage traditionnel et alternatives modernes, faisons le point sur la graisse sabots et ce qu’elle apporte vraiment.
Le sabot du cheval : structure, besoins et fragilités

Une structure vivante et sensible
Le sabot réagit aux conditions extérieures, à l’humidité, aux chocs et aux soins qu’on lui applique. Le bon fonctionnement du sabot dépend de l’équilibre entre hydratation, respiration et entretien.
Composition du sabot : kératine, corne, fourchette, etc.
Le sabot du cheval est une structure complexe, à la fois résistante et souple, qui joue un rôle fondamental dans la locomotion, l’amortissement des chocs, la protection des structures internes du pied et la circulation sanguine. Sa composition repose sur différents éléments, chacun ayant une fonction bien spécifique :
La kératine : la matière première
La kératine est une protéine fibreuse, la même que celle que l’on retrouve dans les cheveux ou les ongles humains. Elle constitue la base du sabot. Cette kératine est produite par les cellules de la couronne (ou bourrelet périoplique), située à la jonction entre la peau et la corne. C’est grâce à elle que le sabot pousse en continu, à raison de 6 à 10 mm par mois en moyenne.
La paroi cornée
La paroi du sabot, aussi appelée muraille, est la partie visible en contact avec le sol. Composée de corne dure (faite de kératine compacte), elle protège les structures internes du pied tout en supportant le poids du cheval. Elle est divisée en trois zones :
-La pince (avant du pied)
-Les mamelles (côtés)
-Les talons (arrière)
Cette paroi est légèrement élastique, ce qui permet au sabot de se dilater et de se contracter à chaque foulée, jouant un rôle essentiel dans l’amortissement des chocs.
La sole
La sole est la surface cornée qui recouvre la partie inférieure du pied, entre la paroi et la fourchette. Moins épaisse et moins dure que la paroi, elle protège les structures internes tout en participant à l’absorption des chocs. Elle ne doit pas porter tout le poids du cheval, sauf chez certains chevaux pieds nus où elle s’épaissit naturellement.
La fourchette
La fourchette est une structure en forme de V située au centre de la face inférieure du sabot. Elle est plus souple et plus élastique que les autres parties du pied. Elle joue un rôle dans la circulation sanguine du pied (en agissant comme une pompe), participe à l’adhérence et à l’amortissement, et protège la ligne blanche et le coussinet plantaire.
La ligne blanche
Visible entre la paroi et la sole, la ligne blanche est en réalité une jonction entre la corne dure de la paroi et celle, plus souple, de la sole. Elle permet une certaine flexibilité tout en assurant l’union entre ces deux zones. C’est un point sensible, souvent surveillé par les maréchaux-ferrants car sujet aux infections (fourmilières, abcès).
Le coussinet plantaire
Situé sous les structures internes du pied (derrière la fourchette), le coussinet plantaire est une masse fibro-élastique qui aide à amortir les chocs et participe à la propulsion du cheval. Il travaille en synergie avec la fourchette pour activer la circulation sanguine dans le pied.
Le rôle du sabot dans le mouvement et l'amortissement.
Le sabot ne se limite pas à être une simple protection externe du pied : il est une véritable pièce maîtresse de la locomotion équine. Sa structure complexe et évolutive permet au cheval de se déplacer avec souplesse, puissance et stabilité, tout en protégeant les structures internes du pied et des membres.
Le sabot, rôle d’amortisseur naturel
Le sabot agit comme un amortisseur à chaque foulée. Lorsqu’il entre en contact avec le sol, il subit une importante pression due au poids du cheval et à la force de l’impact. Grâce à l’élasticité de certaines de ses parties – notamment la fourchette, les talons et le coussinet plantaire, il peut s’écraser légèrement, absorbant ainsi une grande partie du choc. Ce mécanisme préserve non seulement les os et les articulations du pied, mais aussi l’ensemble de l’appareil locomoteur : membres, dos, et même cervicales.
Un fonctionnement en expansion et contraction
Lors de l’appui du pied au sol, le sabot s’élargit légèrement au niveau des talons. Cette expansion permet non seulement d’absorber les chocs, mais aussi d’activer la pompe podale : un mécanisme naturel qui favorise la remontée du sang veineux vers le cœur. Lorsque le pied se soulève, le sabot se contracte, aidant à relancer la circulation et à préparer l’amortissement de la prochaine foulée. Cette dynamique est particulièrement efficace chez les chevaux pieds nus ou correctement parés.
Une base d’appui et de propulsion
La paroi du sabot, bien que dure, offre une surface d’appui stable et résistante, capable de soutenir la masse du cheval tout en facilitant la propulsion. La pince assure la direction et l’équilibre à l’avant, tandis que les talons accompagnent le mouvement vers l’arrière, agissant comme des ressorts. La sole et la fourchette, en contact partiel avec le sol, complètent cette fonction en répartissant les pressions et en offrant un contact sensoriel avec le terrain.
Une adaptation au terrain
Le sabot a aussi la capacité de s’adapter aux différents types de sols. La forme naturelle du pied, la densité de la corne, et la souplesse des structures internes permettent au cheval de garder son équilibre, même sur des surfaces irrégulières ou glissantes. Chez les chevaux pieds nus, cette adaptation est encore plus visible, car le sabot peut se modeler progressivement selon l’environnement.
Un bon angle pour un bon fonctionnement
Le sabot agit comme un véritable amortisseur naturel à chaque foulée. Mais pour que ce mécanisme de flexion et d’absorption des chocs fonctionne correctement, encore faut-il que l’angle du pied soit respecté. Un pied trop long, déséquilibré ou mal paré perturbe l’appui, limite la mobilité des structures internes et peut générer des tensions, voire des douleurs articulaires ou tendineuses.
Signaux d’alerte : quand le sabot tire la sonnette d’alarme
Les signaux d’alerte à ne pas ignorer chez le cheval
Les sabots sont essentiels à la santé globale du cheval. Un petit problème ignoré peut rapidement devenir une affection grave. Voici les signes à surveiller de près :

Chaleur anormale au niveau du sabot
un sabot chaud au toucher peut indiquer une inflammation, une fourbure ou un abcès en formation.
Odeur forte et désagréable
une odeur nauséabonde en nettoyant le pied peut signaler une pourriture de la fourchette, souvent liée à une mauvaise hygiène ou à l'humidité excessive.

Sabot cassant, friable ou fissuré :
cela peut être dû à une carence nutritionnelle, à un entretien inadapté ou à l'utilisation d’un produit trop agressif.
H4 Boiterie ou démarche anormale
si le cheval semble "sur la retenue", boite légèrement ou pose mal le pied, il peut souffrir d’un abcès, d’un clou de rue ou d’un problème articulaire lié à un déséquilibre du pied.
Fourchette molle, noire ou douloureuse
une fourchette en mauvais état est un signe que l’humidité, les bactéries ou le manque d’entretien ont causé des dégâts.
La corne du sabot est un excellent indicateur de la santé générale du pied du cheval.
Tout changement visible, même léger, doit être observé avec attention car il peut révéler un déséquilibre, un manque de soin ou une affection plus profonde. Voici les principaux changements à surveiller :
Fissures verticales ou horizontales :
les fentes peuvent être superficielles ou profondes. Elles sont souvent causées par une sécheresse excessive, un choc, un mauvais aplomb ou un défaut de ferrure. Si elles atteignent la partie vivante du sabot, elles peuvent provoquer douleur et boiterie.
Corne friable ou cassante
lorsque la corne devient trop humide , elle perd en élasticité et se casse facilement. Cela peut résulter de conditions climatiques (saison sèche), d'un sol abrasif ou de l’utilisation de produits desséchants non adaptés.
Tâches ou décolorations :
des zones plus foncées ou plus claires peuvent indiquer un traumatisme, une ecchymose interne ou une infection. Certaines tâches noires, notamment autour de la ligne blanche, peuvent aussi trahir la présence de pourriture.
Excroissances ou épaississements :
une corne qui pousse de manière irrégulière ou qui présente des bosses peut être le signe d’un problème d’appui ou d’une inflammation chronique (fourbure, abcès anciens).
Stries marquées :
des lignes horizontales bien visibles sur la paroi du sabot peuvent refléter des événements passés comme une maladie, une modification alimentaire brutale ou un stress important. Elles témoignent de la santé générale du cheval au moment de la pousse ces stries sont parfois bilatérales et symétriques, ce qui peut aider à en identifier la cause systémique (maladie, sevrage, transport…).
Graisse, huile, onguent pour sabots : un soin encore mal compris ?
Graisse
C’est sans doute la forme la plus emblématique. Constituée de corps gras d’origine animale ou végétale, parfois enrichie d’ingrédients comme le soufre ou le goudron, elle forme une couche protectrice sur la surface du sabot.
Son rôle
Limiter l’évaporation de l’eau et préserver l’hydratation d’un sabot sain. Elle agit principalement comme un film de protection, sans pénétration en profondeur.
Huile
Plus fluide que la graisse, l’huile s’applique avec davantage de facilité. Les huiles végétales ( ricin, laurier, amande douce…) sont souvent appréciées pour leur naturalité et leur capacité à apporter souplesse et éclat.
Son rôle
Nourrir légèrement, assouplir et faire briller. Elle pénètre un peu mieux que la graisse, selon sa viscosité, mais reste un soin de surface.
Onguent
Ce terme recouvre une large palette de textures et de compositions, allant de la graisse enrichie à des crèmes plus techniques. Certains onguents sont formulés avec des actifs ciblés (extraits végétaux, huiles essentielles, kératine) pour soutenir la qualité de la corne et répondre à des besoins spécifiques.
Parmi eux, quelques formules plus innovantes prennent la forme d’une émulsion : un mélange stable entre une phase aqueuse et une phase huileuse, permettant une meilleure absorption.
MYTHES : Ce que la graisse et les huiles pour sabots ne font pas
Il est important de sortir des idées reçues : la graisse n’est ni un traitement, ni un soin à part entière. Elle ne suffit pas à elle seule à entretenir un sabot en bonne santé.
Elle ne nourrit pas le sabot en profondeur
La corne est un tissu kératinisé, insensible, sans vascularisation. Ce que l’on applique en surface ne remonte pas à la racine. Une bonne nutrition interne aura bien plus d’impact que n’importe quel corps gras appliqué extérieurement
Elle ne soigne pas un sabot abîmé avec la structure du sabot.
Bien que peu répandus, ces soins émulsionnés offrent une hydratation plus efficace et une diffusion optimisée des actifs. Son rôle : selon sa formulation, l’onguent peut hydrater, nourrir, protéger ou renforcer la corne, avec un potentiel d’action plus ou moins profond.

Quels sont les effets réels de la graisse sur les sabots ?
Oui, la graisse a une utilité. Mais elle reste un outil à manier avec discernement. Trop souvent perçue comme un soin universel, elle ne remplace ni un vrai soin ciblé, ni une approche globale de l’entretien du pied.
Créer une barrière protectrice pour le sabot
La graisse forme un film en surface qui limite l’évaporation de l’humidité naturellement présente dans la corne, en particulier en conditions sèches ou sur sol abrasif.Mais attention : elle retarde la déshydratation, elle n’hydrate pas. Cette confusion est encore très fréquente.
Protéger les sabots du cheval des agressions extérieures
Poussière, boue, fumier, humidité stagnante… la graisse peut empêcher certains éléments d’adhérer à la paroi ou de s’infiltrer dans les fissures, limitant ainsi les risques de ramollissement ou d’infection.
Offrir un aspect soigné
Brillance, aspect net : elle reste prisée en concours ou lors de présentations. Mais cet effet est purement esthétique. Fissures, fourchette pourrie, corne friable… la graisse n’a aucun pouvoir réparateur.
Pire : mal utilisée, elle peut enfermer l’humidité, favoriser les macérations ou retarder la respiration naturelle du pied. Dans ces cas, il faut opter pour un soin ciblé, adapté à la nature de l’atteinte :
- Un soin asséchant pour fourchette et sole
- Un soin pour renforcer la corne
Elle ne remplace pas un parage régulier des sabots
La graisse ne compense pas un parage irrégulier, un manque d’observation ou un pied sale. Elle peut même masquer des signes d’alerte : une fissure fine, une fourchette molle, un déséquilibre d’appui...
Une routine saine passe par :
-Un nettoyage et une observation quotidiens
-Un parage professionnel toutes les 4 à 8 semaines (selon besoin du cheval)
-Une analyse du pied au pas et au trot, sur différents terrains
-L’application ciblée de soins adaptés à la vraie nature du besoin
Et les huiles pour le sabot du cheval
L’huile présente des effets similaires à ceux de la graisse (protection, brillance, action superficielle) mais de manière plus légère. Sa texture fluide forme une barrière moins occlusive, ce qui limite les risques d’emprisonner l’humidité ou de créer un environnement propice aux macérations.
Et si on allait plus loin que la graisse ? Les émulsions pour les sabots
Appliquer de la graisse ou de l’huile reste une pratique courante, et dans certains contextes, cela peut avoir son utilité. Mais lorsque l’on cherche à apporter un soin réellement adapté aux besoins biologiques du sabot, d’autres approches méritent d’être envisagées.Parmi elles, l’émulsion se distingue par sa capacité à combiner hydratation, nutrition et protection, dans une formule plus fine et plus ciblée.
Qu’est-ce qu’une émulsion, et pourquoi c’est intéressant pour le sabot ?

Une émulsion est un mélange stable de deux phases naturellement non miscibles : une phase aqueuse (souvent à base d’eau ou d’hydrolats) et une phase huileuse (comme des huiles végétales).
Ce qui rend l’émulsion particulièrement intéressante, c’est sa capacité à intégrer plusieurs dimensions du soin en une seule formule stable et cohérente.
Phase aqueuse des onguents pour sabots :
Bien plus qu’un simple support, la phase aqueuse permet de restaurer ou maintenir un bon taux d’hydratation de la corne, notamment en cas de sécheresse ou de stress mécanique (abrasion, chaleur, sable sec…).
Mais ce n’est pas tout : elle permet aussi d’agir sur le pH du milieu. Or, l’équilibre acido-basique de la surface du sabot joue un rôle essentiel dans la régulation microbienne. En ajustant le pH, on peut rendre le milieu plus ou moins favorable au développement de certains micro-organismes (bactéries anaérobies, champignons, etc.), tout en respectant la flore naturelle présente. C’est une vraie clé de prévention.
Phase huileuse des onguents pour sabots :
Elle apporte les lipides nécessaires à la souplesse et à la résistance mécanique de la corne, sans créer de film trop occlusif comme peut le faire une graisse pure. Elle agit aussi comme support de diffusion pour certains actifs lipophiles, tout en protégeant la surface du pied contre les agressions extérieures. Cette phase contribue également à limiter les pertes en eau, tout en laissant le sabot respirer.
Actifs ciblés pour le sabot du cheval :
L’un des grands avantages des soins en émulsion est de pouvoir mobiliser une palette beaucoup plus large d’ingrédients fonctionnels, notamment hydrophiles (c’est-à-dire solubles dans l’eau). Cela permet d’intégrer :
-des extraits de plantes à visée antifongique ou régénérante,
-des vitamines, minéraux ou acides aminés utiles à la synthèse de kératine,
-des substances actives qui soutiennent la régulation naturelle de l’humidité par les couches internes de la corne,
-des agents rééquilibrants doux qui aident à maintenir l’intégrité du microbiote du pied.
L’émulsion devient alors un véritable vecteur de soin intelligent, capable de s’adapter à la physiologie du pied et à ses évolutions dans le temps, selon l’environnement, la saison ou l’état du sabot.
Et l’argument du « tout passe par l’intérieur » pour le sabot du cheval?
C’est un point de vue qu’on entend souvent, et il est en partie fondé : la santé du sabot dépend en grande partie de ce qui se passe à l’intérieur du corps. Une alimentation équilibrée, un bon fonctionnement hépatique, une assimilation correcte des minéraux… tout cela influence la qualité de la corne.
Mais cela ne signifie pas que l’entretien externe est inutile. Bien au contraire : les soins externes permettent de soutenir ce que le corps construit de l’intérieur, en limitant les pertes hydriques, en protégeant la structure formée, et en accompagnant les zones les plus exposées (fourchette, talons, paroi externe…).
L’idée n’est pas de choisir entre l’interne ou l’externe, mais de combiner intelligemment les deux. Un pied bien nourri de l’intérieur mais laissé sans protection sur un sol abrasif, ou exposé à des variations extrêmes d’humidité, peut tout de même se fragiliser. Un soin en surface bien pensé, appliqué au bon moment, peut donc faire la différence (non pas en remplaçant ce qui se passe en profondeur, mais en complétant l’effort global de prévention et d’entretien.)
L’intérêt des soins en émulsion prend tout son sens lorsqu’on considère les conditions de vie actuelles des chevaux domestiques, bien différentes de celles prévues par la nature.
Nos chevaux ne parcourent plus des dizaines de kilomètres par jour sur des sols variés, ni ne vivent dans un environnement sec, ventilé et naturellement autonettoyant. Au contraire, ils évoluent souvent :
-sur des sols homogènes (carrière, box, paddock stabilisé),
-dans des conditions humides ou stagnantes (boue, fumier, litière…),
-avec un manque de mouvement naturel, qui affecte la stimulation du pied et sa capacité à s’auto-entretenir.
Résultat :
le sabot se retrouve exposé à une concentration élevée de micro-organismes (bactéries, champignons, levures…), sans les moyens naturels de régulation que lui offre une vie sauvage
Comment choisir un soin adapté aux besoins du sabot ?
S’il n’existe pas de soin universel, il existe en revanche des réponses adaptées aux contextes que rencontrent nos chevaux au quotidien. L’important est de raisonner en fonction du type de sol, du niveau d’activité, de l’exposition à l’humidité, et bien sûr de l’état actuel du pied.
À ce titre, les soins sous forme d’émulsions apportent une réponse plus intéressante que la graisse pour sabot. Grâce à leur structure double (phase aqueuse + phase huileuse), ils permettent une meilleure affinité avec les tissus cornés, tout en offrant la possibilité d’ajuster des paramètres comme le pH, l’hydratation ou la présence d’actifs fonctionnels ciblés.
Voici quelques repères pour guider votre choix, selon les besoins observés :
Sabot humide, fourchette fragilisée
C’est une situation fréquente, surtout chez les chevaux vivant en box, sur sols stabilisés, ou en période humide. Le manque de ventilation et l’exposition prolongée à des milieux riches en matière organique (fumier, boue, litière humide…) favorisent la prolifération de micro-organismes indésirables. La fourchette devient alors molle, parfois odorante, voire douloureuse au curage.
Dans ce contexte, l’objectif n’est pas de “désinfecter” à tout prix, au risque d’agresser les tissus, mais plutôt de rééquilibrer le milieu, tout en soutenant les fonctions naturelles de défense et de régénération du pied.
Un soin fluide pour atteindre les zones profondes
Un soin liquide, formulé sous forme d’émulsion, permet une application précise et non occlusive. Il peut atteindre les zones étroites comme la lacune centrale ou les commissures, là où la macération est souvent la plus installée. Sa texture légère favorise la pénétration, sans saturer la corne.
L’intérêt majeur de l’émulsion dans ce cas précis est de pouvoir ajuster le pH du produit, pour rendre le milieu moins favorable à certains micro-organismes, sans déséquilibrer la flore naturelle du pied. Elle permet aussi d’incorporer des actifs hydrophiles, comme des extraits végétaux assainissants ou apaisants, souvent absents des soins plus gras.Nous vous conseillons dans ce cas un soin comme Frog Equilibrium Express, pensé pour accompagner le pied dans ce type d’environnement : fluide, facile à appliquer en profondeur, et formulé pour rétablir un terrain sain sans dessécher ni irriter.
Ce type de soin peut être utilisé en prévention, dès les premières odeurs ou fragilités, ou en cure courte sur une fourchette altérée. Il s’intègre dans une approche globale, avec un curage régulier, une aération du pied, et si possible, une alternance des sols lorsque le mode de vie du cheval le permet.
Sabot sensible, corne fragilisée
Lorsque le pied montre des signes de faiblesse ou de fragilité persistante ( petite seime, fourmilière, abcès récidivant, corne friable) il est souvent nécessaire d’aller au-delà d’un simple entretien de surface. Ces manifestations sont rarement anodines : elles traduisent une altération de la structure kératinée, parfois liée à un déséquilibre mécanique, à une sollicitation excessive, ou à un environnement déstabilisant pour le pied.
Dans ces cas, l’objectif du soin n’est pas simplement de “protéger”, mais bien d’accompagner la réparation naturelle du sabot, en soutenant à la fois la régénération de la corne et l’équilibre microbien de la zone concernée.
Une émulsion plus riche, à visée réparatrice
Un soin formulé sous forme d’émulsion, mais avec une texture plus onctueuse et enveloppante, permet d’intégrer des actifs végétaux et minéraux spécifiques à la régénération tissulaire. On peut ainsi associer :
-des extraits aux propriétés régulateurs
-des agents fortifiants avec certains oligoéléments permettant des liaisons fortes des chaînes de kératine
-et des éléments assainissants, qui limitent les proliférations locales sans déséquilibrer le microbiote du pied.
Cette combinaison permet d’agir à plusieurs niveaux : renforcer la corne, assainir le terrain, et accompagner la restructuration des tissus cornés.
Dans ce type de situation, un soin comme Frog Equilibrium peut apporter un vrai soutien. Plus concentré, il s’applique sur l’ensemble de la sole ou en ciblant une zone précise (talon affaissé, début de seime, paroi fragilisée). Il s’inscrit dans une démarche de soin globale, cohérente avec le rythme du parage et l’environnement du cheval.
Utilisé régulièrement, ce type de soin agit dans la durée, en préservant l’élasticité et la résistance du sabot tout en limitant les risques de récidive.
Sabot sec, rigide ou cassant
Les épisodes de sécheresse, les sols abrasifs (sable, cailloux, carrière dure), ou un manque d’humidité ambiante peuvent provoquer un assèchement progressif de la corne. Elle devient alors moins souple, plus vulnérable aux éclats ou aux fissures. Cette perte d’élasticité compromet l’amortissement naturel du pied et augmente les contraintes mécaniques sur la paroi.
Contrairement à une idée reçue, ce n’est pas en “graissant” abondamment qu’on va résoudre le problème : la graisse empêche l’eau de sortir, mais n’en apporte pas et évite également que la rosée du matin soit absorbée. Or, ce dont la corne a besoin ici, c’est d’un apport d’eau stabilisé, associé à des lipides et à des éléments qui l’aident à réguler sa propre hydratation.
Une crème hydratante pour restaurer la souplesse
Une émulsion hydratante, à la texture crème, permet d’apporter à la fois de l’eau, des agents humectants et des lipides doux. Cela aide la corne à retrouver son élasticité naturelle sans la saturer ni la rendre molle.
Ce type de soin peut également contenir des actifs régulateurs qui soutiennent la capacité du sabot à maintenir son propre équilibre hydrique ( un point essentiel pour éviter l’effet "yo-yo" entre dessèchement et ramollissement) Hydra Equilibrium est un soin pensé pour ces situations : sa formule légère, non grasse, pénètre rapidement sans bloquer les échanges. Il est particulièrement adapté en été, ou en cas de corne qui claque, fendille ou s’effrite.
En entretien régulier, ce soin aide à préserver l’intégrité de la corne, en limitant les pertes hydriques excessives tout en renforçant la cohésion des couches cornées.
Références :
IFCE (Institut Français du Cheval et de l'Équitation)
➤ Articles techniques sur l'entretien du pied, les graisses, les maladies de la fourchette, etc.
SBS Equine. (n.d.). The Science Behind Modern Hoof Conditioners.
University of Florida Animal Sciences. (2005). Hoof Care and Ranch Horses.
American Farriers Journal. (2022). Maintaining a Healthy Hoof with Conditioners.
Thomason, J. J., & Douglas, J. E. (2011). The influence of tissue hydration on equine hoof capsule deformation and energy storage assessed using finite element methods. Journal of Equine Veterinary Science, 31(12), 730-735.
Sole, M., et al. (2023). Chemical composition of horse hooves with functional qualities for barefoot racing. Journal of Animal Science, 101(1), skad346.