Prendre soin d’un âne demande de l’attention et des connaissances spécifiques. Les ânes sont des animaux connus pour être robustes, ce qui n’est pas forcément le cas. Il est important de savoir qu’ils nécessitent des soins adaptés pour garantir leur santé et leur bien-être. 

 

L’âne, domestiqué il y a plus de 5 000 ans et originaire des régions arides d’Afrique et du Moyen-Orient, descend de l’âne sauvage d’Afrique. Son adaptation à des environnements secs et pauvres en ressources explique sa robustesse apparente, mais aussi ses besoins spécifiques en matière d’alimentation et de soins. Contrairement aux idées reçues, il ne peut pas se contenter de n’importe quel type de nourriture ou d’environnement, et son bien-être dépend d’une attention particulière.

Les affections cutanées chez les ânes

La peau de l’âne est à la fois sensible et spécifique, ce qui peut la rendre sujette à divers problèmes cutanés. Les affections de la peau peuvent être liées à des parasites, des allergies, ou encore des irritations dues aux conditions climatiques ou à l’environnement.

> Caractéristiques et spécificités de la peau de l’âne

La peau de l’âne possède des caractéristiques particulières qui nécessitent des soins spécifiques pour éviter les irritations ou les infections. Contrairement à certains autres équidés, comme les chevaux, la peau de l’âne est plus fine et dépourvue d’une couche importante de graisse sous-cutanée. Cette finesse offre moins de protection contre les agressions externes, comme les frottements, les intempéries,l’humidité. Au contraire, leur peau est plus adaptée à la chaleur et au soleil (hormis pour les ânes à la peau roses)

> Affections liées à l’environnement

- Exposition accrue aux intempéries et dermatophilose chez l’âne

Les ânes, souvent laissés en extérieur dans des pâturages ou des environnements humides, peuvent être exposés à la pluie, au vent et à la boue. Si ces conditions ne sont pas bien gérées, elles peuvent favoriser certaines affections cutanées, comme la dermatophilose, en raison de l’humidité persistante sur certaines zones du corps. Cependant, un âne n’est pas fait pour vivre en box : il a besoin d’un espace extérieur où il peut se déplacer librement. L’important est d’adapter son environnement pour garantir son bien-être, avec un abri ouvert et accessible en permanence, une gestion du terrain limitant les zones de boue et des installations qui encouragent le mouvement.

Par exemple, les zones humides sur le corps, favorisent la prolifération de bactéries responsables de maladies comme la dermatophilose.

Ce processus est similaire à celui observé chez le cheval, bien que certaines différences liées à la densité du pelage puissent influencer la sensibilité. Cependant, les conseils dans l’article de la dermatophilose chez le cheval s’adressent également aux ânes.

Causes de la dermatophilose chez l’âne

La dermatophilose est causée par une bactérie appelée Dermatophilus congolensis. Cette bactérie se développe dans des conditions humides, particulièrement lorsque l’âne est exposé à de la pluie prolongée, à un sol détrempé ou à une mauvaise hygiène. Les zones du corps fréquemment mouillées ou souillées, comme les jambes et le dos, sont les plus touchées. La bactérie peut pénétrer dans la peau par de petites lésions ou des éraflures causées par les frottements, les morsures d’insectes ou les objets abrasifs.

Symptômes de la dermatophilose chez l’âne

Les symptômes caractéristiques de la dermatophilose incluent  des croûtes épaisses et douloureuses : elles se forment souvent sur les jambes, le dos ou les flancs. Ainsi qu’une perte de poils localisée : les croûtes tombent, laissant des plaques de peau sans poil.

> Résistance relative aux insectes volants

Bien que la peau de l’âne soit connue pour sa sensibilité, elle présente des caractéristiques qui lui confèrent une résistance relative à certains parasites externes, notamment les mouches. Cette résistance s’explique par divers facteurs physiologiques et biologiques propres aux ânes. Cependant, elle ne dispense pas de vigilance face à d'autres nuisibles, tels que les tiques, les poux ou les acariens, qui peuvent provoquer des irritations ou des troubles cutanés.

Les ânes sont en effet moins attractifs pour les mouches que les chevaux, et cette différence est liée à plusieurs éléments :

  1. Composition des sécrétions cutanées :
    Les glandes sébacées des ânes produisent des sécrétions spécifiques contenant des composés volatils, tels que certains acides gras. Ces substances perturbent l’odorat des insectes, notamment des moustiques, réduisant ainsi leur attirance pour les ânes. De plus, les phéromones émises par les ânes seraient moins attractives que celles des chevaux. Il n’est pas rare de constater, dans un troupeau composé d’ânes et de chevaux, que ces derniers ont davantage de mouches sur leur corps que les ânes..

  2. Régulation thermique :
    Les ânes sont originaires de régions arides et ont une capacité d’adaptation thermique remarquable. Leur température corporelle stable et leur faible production de sueur limitent les signaux olfactifs et thermiques susceptibles d’attirer les mouches et moustiques. Contrairement aux chevaux, les ânes transpirent très peu, ce qui réduit encore leur attractivité pour ces insectes.

  3. Variabilité individuelle :
    Certains ânes peuvent néanmoins rester sensibles aux insectes, chaque individu ayant ses particularités. L'environnement, l'état de santé et le niveau de stress peuvent également influencer leur réactivité aux parasites.

Il reste néanmoins primordial de surveiller et de protéger les ânes contre d'autres parasites, comme les tiques et les acariens, qui peuvent engendrer des infections ou transmettre des maladies.

- Réactions allergiques aux piqûres d’insectes chez les ânes

Même si, théoriquement, l’âne supporte mieux les insectes, il n’est pas rare d’observer de fortes réactions à ceux-ci chez de nombreux ânes dans nos régions

Les insectes, tels que les moustiques ou les simulies (moucherons), sont des sources fréquentes d’allergies cutanées chez les ânes. Ces piqûres provoquent une réaction allergique par un mécanisme immunitaire complexe. Lorsqu’un insecte pique, il injecte dans la peau de l’âne une petite quantité de salive contenant des protéines étrangères. Ces protéines, qui servent à empêcher la coagulation du sang ou à anesthésier légèrement la zone piquée, sont perçues par le système immunitaire comme des substances agressives.

Chez les ânes sensibles, le système immunitaire réagit de manière excessive à ces protéines. Voici les étapes principales de cette réaction allergique :


Lors de la première piqûre, les protéines de la salive de l’insecte sont reconnues par des cellules spécialisées du système immunitaire, appelées cellules dendritiques, qui les présentent aux lymphocytes T. Ces derniers activent à leur tour les lymphocytes B, responsables de la production d’anticorps spécifiques, en particulier des immunoglobulines E (IgE). Cette phase ne provoque généralement pas de symptômes visibles.

Cela provoque donc de fortes démangeaisons. L’âne va se gratter, se lécher, se mordre, ce qui risque d’endommager davantage sa peau. L'apparition de plaies est alors fréquente

Des soins similaires à ceux utilisés pour la dermite chez le cheval peuvent être employés pour limiter ce phénomène

- Réactions aux mouches

Les ânes sont souvent sensibles aux mouches suceuses, notamment au niveau des membres. Ces mouches se nourrissent des sécrétions corporelles, et la peau fine des membres devient une zone particulièrement vulnérable. Cela peut entraîner l'apparition de plaies très douloureuses chez l’âne, provoquant inconfort et irritation. C’est pourquoi l’on voit très souvent des ânes porter des pantalons pour les protéger.

 

Pour éviter ce type de réaction, il est essentiel d’appliquer des soins adaptés dès les premiers signes. Par exemple, la crème Philosa Equilibrium, spécialement conçue pour les peaux abîmées, peut créer une barrière protectrice, nourrir la peau, et la rendre plus souple et résistante. Ainsi, elle aide à protéger l’âne contre ces désagréments.

> Affections liées aux parasites externes chez l’âne

La peau des ânes est exposée à divers facteurs environnementaux, climatiques et parasitaires qui peuvent provoquer des problèmes cutanés.

tique âne
Tiques chez l’âne

Les tiques sont des parasites fréquents chez les ânes, surtout lorsqu'ils vivent dans des pâturages ou des zones boisées.

Effets des tiques sur la peau de l’âne :

  • Les tiques se fixent souvent dans les zones où la peau est fine, comme autour des articulations (jarrets, genoux, chevilles) et entre les plis cutanés.

  • En se nourrissant du sang de l’âne, elles peuvent provoquer de petites plaies rouges ou des zones de saignement localisé.

  • Après le détachement de la tique, des croûtes peuvent se former, parfois accompagnées de démangeaisons ou d’infections secondaires.

  • Dans certains cas, les tiques peuvent transmettre des maladies comme la piroplasmose ou la borréliose (maladie de Lyme), entraînant des symptômes généraux comme la fièvre ou la fatigue.

poux âne
Poux chez l’âne

Les poux sont des parasites externes qui affectent principalement les ânes en hiver, lorsque leur pelage est plus épais.

Symptômes des infestations de poux :

  • Les poux peuvent se répartir sur l'ensemble du corps, avec une présence marquée sur le dos, la croupe, l'encolure, les oreilles et parfois les membres inférieurs, où ils provoquent d'intenses démangeaisons.

  • Les ânes se grattent ou mordillent les zones touchées, ce qui peut entraîner des éraflures, des saignements et la formation de croûtes.

  • Une infestation importante peut provoquer une perte de poils localisée sur les jambes et un épaississement de la peau.

  • Les lésions répétées peuvent s’infecter en cas de négligence.

> Soins adaptés de la peau de l’âne

Pour prévenir et traiter les affections cutanées chez les ânes, il est essentiel de leur fournir des soins réguliers et adaptés.



Pour apaiser les irritations ou accélérer la guérison des plaies, utilisez des crèmes hydratantes spécialement formulées pour les anes et équidés. Ces produits aident à maintenir la peau souple et à réduire les risques d’infections.

La crème Philosa Equilibrium est spécifiquement formulée pour apporter un soin réparateur à cette peau malmenée, en aidant votre âne a mieux résisté aux agressions extérieures. Elle œuvre à restaurer les caractéristiques physiologiques essentielles de la peau du cheval, notamment en régulant le taux d'humidité, en équilibrant le pH, et en favorisant un biofilm sain. Ces actions conjointes facilitent la reconstitution d'une barrière cutanée robuste et fonctionnelle.

Les pathologies des sabots

> Spécificité du sabot de l’âne

Le sabot de l'âne diffère de celui du cheval par sa forme et sa structure. Il est plus petit, plus étroit, et son tissu corné est souvent plus dur. Ces caractéristiques lui permettent de s’adapter aux terrains arides et rocailleux. Cependant, ces spécificités le rendent également plus sensible à certaines pathologies dans des environnements humides ou inadéquats.

Une attention particulière doit donc être accordée à l’entretien des sabots de l’âne, notamment dans des climats humides ou si l’animal vit sur un sol boueux.

Schéma du sabot de l'âne
Schéma du sabot de l'âne

> Problèmes fréquents des sabots

Cette structure est adaptée aux terrains secs et rocailleux, où l’âne évolue naturellement. Cependant, lorsqu’il est maintenu dans des environnements inadaptés (sols humides, boueux, ou trop mous), des déséquilibres et des pathologies du pied peuvent survenir.

fourmilière chez l'âne

Fourmillière

La fourmillière est une affection du pied de l’âne qui se caractérise par une infiltration de débris (terre, cailloux, matières organiques) entre la paroi et la sole du sabot. Avec le temps, ces éléments se décomposent sous l’action des bactéries anaérobies, produisant des substances qui ramollissent et dégradent la corne. Cette altération progressive entraîne une séparation de la paroi du sabot, créant des cavités propices aux infections et aux abcès profonds.

Ce phénomène est encore plus fréquent lorsque la ligne blanche de l’âne est anormalement large, ce qui peut être une conséquence de certaines pathologies comme la fourbure. La fourbure, qui est assez courante chez l’âne, fragilise la jonction entre la paroi et la sole du sabot, rendant cette zone plus vulnérable aux infiltrations de débris. Lorsque la ligne blanche est élargie, elle crée un espace plus important où peuvent s’accumuler terre, cailloux et matières organiques, favorisant ainsi le développement de la fourmilière.

Pour plus d’informations, retrouvez notre article de blog dédié à ce sujet ici.

abcès âne

Abcès

Les abcès du sabot chez l’âne résultent d’une infection bactérienne qui s’accumule sous la sole ou dans la paroi du sabot. Bien qu’ils puissent être une complication de la fourbure, ils peuvent également survenir indépendamment, notamment à la suite d’une blessure, d’une fissure dans la corne ou d’une séparation de la ligne blanche. Les bactéries pénètrent alors par ces ouvertures, souvent aggravées par des conditions humides ou un entretien insuffisant des sabots, favorisant ainsi le développement d’infections profondes.

Pour plus d’informations, retrouvez notre article de blog dédié à ce sujet ici.

pourriture fourchette âne

Pourriture de la fourchette

La pourriture de la fourchette est une infection bactérienne qui se développe dans les replis de la fourchette, souvent en raison d’un environnement humide ou d’un manque d’entretien comme notamment un mauvais parage.

Pour plus d’informations, retrouvez notre article de blog dédié à ce sujet ici.

Comme indiqué ci-dessus, les ânes sont sujets à des inflammations des lamelles du pied, appelées fourbure, souvent dues à une alimentation mal gérée. Une alimentation trop riche en sucres et en amidon peut perturber leur métabolisme, entraînant une inflammation des lamelles du pied. Cette inflammation provoque des douleurs et peut, dans certains cas, engendrer des abcès sous la sole ou dans la paroi du sabot. Une alimentation excessive peut également entraîner une croissance anormale de la corne du pied. Si les sabots ne sont pas correctement entretenus, cela peut créer des points de pression anormaux et favoriser l’apparition d’abcès.

La fourbure chez l’âne peut passer inaperçue à un stade précoce, car les signes évidents observés chez le cheval ne sont pas toujours présents chez l’âne. Contrairement au cheval, qui adopte souvent une posture caractéristique, l’âne ne montre pas toujours cette position typique et peut adopter des stratégies de soulagement plus discrètes, comme réduire ses déplacements.

Ainsi, de nombreux ânes souffrent de fourbure sans que leur propriétaire ne s’en rende compte. Ces inflammations fragilisent le sabot et la corne, rendant le pied plus vulnérable aux infections. Cela facilite l’infiltration de micro-organismes, de débris ou de corps étrangers, qui peuvent être à l’origine d’abcès.

> Soins et prévention des pathologies des sabots

- Hygiène et entretien

Un entretien régulier des sabots est essentiel pour prévenir les pathologies courantes telles que la fourmilière, les abcès ou la pourriture de la fourchette. Les sabots de l’âne doivent être nettoyés fréquemment afin d’éliminer les débris (terre, cailloux, matières organiques) susceptibles de favoriser les infections.

parage âne
Parage régulier :

Un parage adapté, réalisé régulièrement par un professionnel connaissant spécifiquement les pieds des ânes et leurs particularités, permet d’éviter les déséquilibres du pied et de limiter les différentes problématiques de sabot. Il est important de souligner que tous les maréchaux ou podologues ne sont pas toujours formés sur les ânes, et un parage inadapté, souvent réalisé comme pour un cheval, peut entraîner des complications. Il reste donc essentiel de faire appel à un spécialiste compétent.

inspection régulière âne
Inspection régulière :

Vérifier les sabots permet de repérer rapidement toute anomalie (fissures, chaleur, sensibilité) et d’intervenir avant que le problème ne s’aggrave.

Malheureusement, l’entretien des sabots des ânes est souvent négligé par rapport à celui des chevaux, car on pense qu’il est moins exigeant. Pourtant, il est essentiel de leur apporter autant de soins qu’à ceux des chevaux.

- Soins spécifiques des sabots de l'âne

En plus du parage et de l’entretien régulier des sabots de l’âne, il est important de les renforcer. Cela passe avant tout par une alimentation équilibrée. Il est toutefois possible de compléter cette action interne par des soins externes qui contribuent à fortifier les sabots.

Frog Equilibrium est un onguent qui apporte les nutriments nécessaires tout en régulant le taux d’humidité. Il aide ainsi à renforcer la corne, ce qui permet de prévenir les problèmes de sabots, tels que la pénétration de corps étrangers à travers la ligne blanche ou la sole, ainsi que le développement de micro-organismes attirés par une corne humide et friable.

En cas de sabots déjà abîmés, il peut être nécessaire de recourir à des soins plus adaptés, permettant de rétablir rapidement un état physiologique sain.

Les maladies et troubles généraux chez l'âne

> Spécificité de l’appareil locomoteur de l’âne

sabot âne
Sabots spécifiques :

Le sabot de l’âne se distingue de celui du cheval par sa forme plus compacte, plus droite et plus cylindrique, avec une pince plus verticale et des talons plus rapprochés. Contrairement au sabot du cheval, qui est plus large, plus arrondi et plus évasé, celui de l’âne est plus étroit et plus dur, ce qui lui confère une meilleure résistance aux terrains secs et rocailleux.

 

membre âne
Membres robustes et articulation adaptée :

Son ossature compacte et son mode de déplacement précautionneux lui permettent de limiter les blessures accidentelles, mais il reste sensible aux pathologies chroniques.

démarche âne
Démarche particulière :

L’âne a une locomotion réfléchie et une grande capacité d’adaptation aux terrains accidentés. Cette prudence naturelle réduit le risque de traumatismes aigus.

morphologie âne
Différences morphologiques avec le cheval

L’âne est généralement plus petit et plus trapu que le cheval, avec une ossature plus dense et des membres plus courts proportionnellement à son corps. Cette morphologie lui confère une grande robustesse et une capacité à supporter des charges importantes par rapport à sa taille.

Toutefois, leur structure particulière les rend plus sensibles aux infections podales si l’environnement est trop humide.

posture et locomotion âne
Particularités de la posture et de la locomotion

Sa musculature est moins développée que celle du cheval, notamment au niveau de l’encolure et du dos, ce qui lui confère une souplesse différente, mais le rend plus vulnérable aux charges mal réparties.

> Pathologies locomotrices fréquentes

- Arthrose et affections articulaires

L’arthrose est une maladie dégénérative qui touche les articulations et se manifeste par une usure progressive du cartilage. Elle est fréquente chez les ânes âgés ou ceux ayant subi des contraintes excessives sur leurs articulations. Contrairement au cheval, l’âne présente souvent des signes discrets, ce qui complique le diagnostic précoce.

Les principales causes de l’arthrose chez l’âne sont l’âge, le surpoids, un travail excessif ou mal réparti, ainsi qu’un manque d’activité physique. Une alimentation inadaptée, pauvre en nutriments essentiels comme les oméga-3 et les minéraux, peut également aggraver la dégradation articulaire.

Les symptômes de l’arthrose incluent une raideur au lever, une diminution de l’activité spontanée et parfois un gonflement articulaire. Dans les cas avancés, l’âne peut montrer une réticence à se déplacer et à adopter une démarche raide et douloureuse.

Les soins adaptés à l’arthrose

Chez les ânes, l’arthrose peut mener à une raideur articulaire et à une douleur chronique, limitant leur performance et leur qualité de vie. Des compléments alimentaires spécifiques peuvent aider à limiter la progression de la maladie, et des soins externes sous forme de massages peuvent être réalisés pour soulager.

- Myopathies et troubles musculaires

Les troubles musculaires chez l’âne sont moins fréquents que chez le cheval, mais ils existent et peuvent avoir des conséquences importantes sur sa locomotion et son état général. Les myopathies peuvent être causées par un effort excessif, des carences alimentaires ou des infections.

La myopathie d’effort, aussi appelée "coup de sang", survient après un exercice intense ou mal préparé. Elle se manifeste par une raideur musculaire, une transpiration excessive et parfois une urine foncée. 

Les myopathies nutritionnelles, dues à des carences, peuvent entraîner une faiblesse musculaire, des difficultés à se lever et un amaigrissement progressif. Elles sont souvent observées chez les ânes dont l’alimentation est déséquilibrée. Leur organisme, adapté aux régimes pauvres, peut souffrir de déséquilibres nutritionnels s’ils sont nourris comme des chevaux. Enfin, certaines myosites inflammatoires peuvent apparaître à la suite d’une infection ou d’une réaction auto-immune. Elles provoquent des douleurs musculaires diffuses, une fièvre et parfois des gonflements localisés.

- Courbatures et tensions musculaires

Les courbatures et tensions musculaires sont des affections bénignes mais fréquentes chez l’âne, notamment après un effort inhabituel ou mal dosé.L’âne n’est pas à l’abri de douleurs musculaires, surtout lorsqu’il est soumis à des charges lourdes, un travail prolongé ou un sol inadapté.

Ces troubles surviennent généralement lorsque l’âne effectue un exercice sans préparation adéquate, après une immobilisation prolongée, ou lorsqu’il adopte une posture inadaptée due à des problèmes de sabots ou d’articulations. Les signes les plus courants incluent une raideur musculaire, une diminution de la souplesse, un manque d’entrain au mouvement et, parfois, une sensibilité accrue au toucher sur certaines zones musculaires.

 

Les ânes sont souvent perçus comme des animaux robustes et résistants, mais ils ont leurs propres sensibilités qui méritent une attention particulière. L’un des plus grands défis dans leur suivi est leur capacité à masquer la douleur, ce qui rend la détection des problèmes de santé plus difficile. Un âne en souffrance ne va pas forcément boiter ou se plaindre, mais il modifiera subtilement son comportement. C’est pourquoi une observation attentive et régulière est essentielle pour repérer les premiers signes d’inconfort et intervenir rapidement.  

Prendre soin d’un âne, c’est avant tout lui offrir un environnement adapté à ses besoins. Un suivi régulier des pieds, une alimentation équilibrée et une gestion raisonnée de l’effort sont essentiels pour éviter de nombreux problèmes de santé. Contrairement aux chevaux, les ânes sont faits pour survivre dans des environnements pauvres en ressources. Ils ont donc besoin d’une alimentation riche en fibres mais pauvre en calories. Un excès d’herbe trop riche ou une alimentation inadaptée (granulés, céréales) peut rapidement entraîner un surpoids et des pathologies graves comme la fourbure.  

L’aménagement du pré joue aussi un rôle clé dans leur bien-être. Un abri ouvert où ils peuvent se réfugier librement, un terrain bien géré pour limiter la boue et des installations qui encouragent le mouvement sont autant d’éléments qui favorisent leur santé. En prenant le temps de mieux comprendre les besoins spécifiques des ânes et en adaptant leur mode de vie, on peut grandement améliorer leur qualité de vie. Après tout, un âne en bonne santé et bien dans ses sabots, c’est un compagnon serein et heureux !

Références :

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